Les travailleurs de plusieurs sociétés de la zone industrielle de Rouiba à Alger n'ont pas l'intention de baisser la pression. Le décor est le même depuis quatre jours à la Zone industrielle de Rouiba, à l'est d'Alger. Les travailleurs de plusieurs unités économiques sont encore sortis hier dans la rue. Les travailleurs de la Snvi, mais aussi d'Anabib, Maggi, Cammo et Mobsco (articles scolaires) ont rejoint le mouvement de contestation. Ils continuent à dénoncer les dernières décisions qui ont été prises lors de la tenue de la tripartite de l'année écoulée. Les travailleurs que nous avons rencontrés sur les lieux se sentent trahis. Leurs griefs sont destinés à la Centrale syndicale Ugta. C'est elle qui a été présente à la tripartite pour prendre part aux négociations en tant que partenaire social. Certains des travailleurs, rassemblés hier, sont des syndicalistes. Ils ont dénoncé avec vigueur l'attitude du secrétaire général de l'Ugta, Abdelmadjid Sidi Saïd, adoptée lors de la tripartite de décembre dernier. La rencontre s'est soldée par une décision d'augmentation du salaire national minimum garanti de 3000 dinars pour être porté à 15.000 dinars. Cette augmentation, les travailleurs n'en bénéficient pas vraiment, selon les contestataires. Le SG de la Centrale syndicale n'a pas consulté la base lors de la tenue de la tripartite avec les patrons et le gouvernement, s'est indigné M.Aït Hamouda, membre de syndicat de la section fonderie au sein de la Société nationale des véhicules industriels. Les travailleurs rejettent ainsi certaines mesures. C'est le cas pour la décision de la tripartite relative à l'annulation de l'ancien système de départ à la retraite après 32 ans de service. Selon notre interlocuteur, la Centrale syndicale doit réagir immédiatement face à cette situation. Et ce, en tant que porte-parole des travailleurs. Selon les autres représentants des travailleurs de la Snvi, cette action est intervenue pour revendiquer une augmentation plus importante des salaires. Ils exigent aussi le maintien de l'ancien système de départ à la retraite. Cette demande est justifiée par la pénibilité des postes occupés par les travailleurs. C'est l'avis de M.Messaoudi, secrétaire général de l'union locale, affiliée à l'Ugta. Les pouvoirs publics doivent revoir la question relative au départ à la retraite, selon M.Messaoudi. Il a précisé que près de 400 travailleurs ont déposé leur dossier pour le départ à la retraite. Ils veulent bénéficier de l'ancien système. Actuellement, près de 800 autres travailleurs sont en train de préparer leur dossier de retraite. Cela étant, les travailleurs sont déterminés à poursuivre la contestation jusqu'à la satisfaction de leurs revendications, a-t-il affirmé. En qualifiant la situation de désastreuse, M.Messaoudi précise que la Centrale syndicale est responsable de cette dégradation, car elle a trahi la base constituée essentiellement de la masse des salariés. Il poursuit en soulignant, que la situation des travailleurs ne cesse de se dégrader. Il assure que les travailleurs poursuivront le mouvement jusqu'à la satisfaction de leurs revendications. Cette grève a d'ailleurs eu un écho favorable de l'avis des travailleurs et des syndicalistes. Selon M.Boukahal, syndicaliste, le taux de suivi du mot d'ordre de la grève est de 100%. Aucune activité n'est donc assurée à la Snvi. C'est la paralysie totale. Et la situation n'est pas meilleure dans d'autres unités de production des autres sociétés situées sur le même site de Rouiba. Le mouvement s'est déroulé dans le calme. Les forces de sécurité ne sont pas intervenues pour disperser les contestataires.