Cet artiste a pourtant un nom écrit en lettres d'or dans le registre du patrimoine musical algérien. Cheikh Hassan El Annabi n'est plus. Déjà dix-huit ans, et pourtant «le temps qui sur toute ombre en verse une plus noire», n'a pas effacé de nos mémoires l'image de cet homme d'une trempe exceptionnelle, parce qu'il a su, sa vie durant, allier une parfaite symbiose, foi et générosité, fidélité à amitié, et respect rigoureux de nos valeurs positives. Cet artiste a pourtant un nom écrit en lettres d'or dans le registre du patrimoine musical algérien. La chanson malouf était à l'honneur, samedi au Théâtre régional Azzedine-Medjoubi de Annaba (TRA), au cours d'un concert-hommage au Cheikh Hassan El Annabi, organisé à l'occasion du 18e anniversaire de son décès. Une armada d'artistes de grande renommée à l'instar de Hamdi Benani, Allaoua Boughamza, Dib Layachi, Mebarek Dakhla et Faycal Kahia ont animé ce rendez-vous artistique de la mémoire, destiné à redorer l'éclat de l'oeuvre et de la personnalité du regretté Hassan El Annabi qui a donné, dans sa ville d'adoption, ses lettres de noblesse au malouf et à la musique andalouse. Fiers de renouer avec le public, les stars du malouf annabi qui se sont relayés sur la scène de la salle de spectacle du TRA, ont fait vibrer les fans de ce genre musical, très prisé dans l'antique Hippone. Surnommé l'Ange blanc, l'artiste Hamdi Benani a salué l'initiative de rendre hommage au défunt Cheikh Hassan El Annabi car, a-t-il affirmé. «Cet homme exceptionnel a réussi à ériger le style annabi du malouf comme une référence incontournable, réellement indépendante des autres écoles du pays.» Artiste pédagogue, Cheikh Hassan El Annabi ne s'est pas limité à «auréoler la chanson andalouse de ses magnifiques interprétations, mais s'est élevé au rang de maître incontesté de l'école annabie en dirigeant l'école communale du malouf et en créant l'orchestre pilote du malouf en 1966», ont rappelé ses anciens élèves. Un film du réalisateur Aziz Choulah, consacré à la vie et à l'oeuvre du Cheikh Hassan El Annabi, avait été auparavant projeté à la salle de conférences du Palais des arts et de la culture Mohamed-Boudiaf de Annaba, suscitant une grande émotion parmi le public. D'une durée de 52 minutes, ce film com-prend, notamment une interview de l'artiste disparu, réalisée quelques jours avant son décès, ainsi que des témoignages des compagnons et des élèves du défunt. En plus de sa passion pour le malouf et la musique andalouse, le public a découvert dans ce documentaire la vision du défunt vis-à-vis de la promotion de l'art, en particulier, et de la culture, en général. Né le 20 novembre 1925 à El Kseur (Béjaïa), Hassan Aouchel de son vrai nom, a eu une destinée intimement liée à l'histoire du malouf et, partant, à celle de la ville de Annaba. Adolescent, il quitta les bancs de l'école pour s'intéresser à l'art du théâtre et à la musique andalouse qui deviendra sa grande passion. Comédien puis pianiste, il réussit rapidement à s'imposer dans la maîtrise de divers instruments de musique. Le contact avec de grands maîtres de l'art andalou, comme Cheikh Samaï, Mustapha Ben Khammaz, Cheikh Larbi et autre Mohamed El Kourd lui permet de «puiser à la bonne école» pour ensuite s'illustrer et devenir une référence dans un style de malouf propre à la Coquette mais qui a su garder intacte la vigueur de ce genre de musique.