C'est ce qu'a laissé entendre Slim Belkessam, le conseiller à la communication du ministère, lors d'un briefing hebdomadaire. Le ministère de la Santé n'exclut pas l'éventualité de cesser l'importation du vaccin contre la grippe A/H1N1. C'est ce qu'a laissé entendre Slim Belkessam, le conseiller à la communication du ministère, lors d'un briefing hebdomadaire sur le dossier de la grippe A. Il a toutefois indiqué que «c'est un débat qui n'est pas à l'ordre du jour». Cela, avant de virer complètement, pour expliquer que «le contrat signé entre l'Institut Pasteur d'Algérie et le laboratoire canadien GSK ne prévoit pas le paiement total de la commande. Le paiement s'effectue tranche par tranche, selon les doses réceptionnées». Et de poursuivre: «Si le programme s'arrête, le paiement s'arrête aussi.» «Je n'en dirai pas plus», s'empresse-t-il de préciser. L'Institut Pasteur et le ministère ont donc une issue de secours dans le cas où la campagne de vaccination n'atteindrait pas sa vitesse de croisière. La campagne doit s'étaler jusqu'au mois de mai prochain et elle pourrait se solder par un échec. Un discours tenu deux semaines seulement après son lancement. Les résultats s'annoncent plutôt décevants. En effet, selon ce même responsable, la campagne de vaccination tant attendue, était bien partie puisque plus de 200 personnes se sont fait vacciner durant les premières 48 heures. Une tendance qui s'est inversée suite au décès d'une femme médecin dans la wilaya de Sétif après avoir reçu le vaccin. Le médecin a rendu l'âme 30 heures après la vaccination A. Cela a semé le doute sur l'innocuité du vaccin utilisé. «La campagne a bien commencé. Nous avons enregistré plus de 200 personnes vaccinées en seulement 48 heures après son lancement. Ce chiffre a nettement baissé avec tout ce qui s'est dit à propos du décès du médecin de Sétif», a expliqué M.Belkessam. «Nous avons été pénalisés par cette affaire», dit-il. A propos des causes du décès du médecin, le conseiller à la communication n'a pas dérogé à la règle. Il déclare qu'aucun commentaire ne sera fait autour de cette affaire et que c'est au procureur de la République de rendre publics les résultats de l'autopsie. Il a toutefois donné quelques indications expliquant que «les experts scientifiques pensent qu'au stade actuel des connaissances, il est fort peu probable qu'il y ait un lien entre l'acte de vaccination et le décès». Avant d'ajouter que cette affaire a beaucoup affecté le déroulement de la campagne de vaccination en semant le doute et la peur au sein du corps médicale, d'abord, et des patients et citoyens, ensuite. «Le parquet nous pénalise en termes de communication et de sensibilisation (...), c'est ce qui a créé la peur et l'incertitude, notamment au sein du corps médical», a-t-il expliqué. M.Belkessam a tenu à avertir les médecins qui déconseillent aux patients le vaccin, en dehors de ceux pour qui la vaccination est contre-indiquée. «La loi algérienne est très claire. Le médecin est dans l'obligation de respecter et appliquer un programme sanitaire national (...) Il doit aussi faire appel à toutes les ressources thérapeutiques permettant la sécurité sanitaire de ses patients», a-t-il averti. Avant d'ajouter qu'«aucun agent de santé, quel que soit son grade, n'a le droit de déconseiller la vaccination lorsqu'elle a été décidée, et lorsqu'elle n'est pas contre-indiquée». «Cela peut aller très loin du point de vue pénal», conclut-il.