Les Algériens sont sur le point de maîtriser la gestion de l'eau et pourront se passer des services des Français. Aucun manquement dans la prestation de services des sociétés étrangères en charge de la gestion déléguée de l'eau dans les villes algériennes ne sera toléré. C'est ce qui ressort des déclarations faites hier par M.Abdelmalek Sellal, ministre des Ressources en eau, lors d'une visite d'inspection dans la wilaya de Aïn Defla. Pour le moment, la société française, la Marseillaise des eaux, est dans le collimateur. «La Marseillaise des eaux a été destinataire d'une mise en demeure, il y a un mois», a indiqué M.Sellal. Elle porte sur les lacunes constatées dans les prestations de cette société dans la ville de Constantine. Il lui est reproché de ne pas appliquer les normes requises dans la réalisation ou le renouvellement des réseaux d'eau potable dans l'antique Cirta. Aussi, l'achèvement des travaux connaît un retard considérable. Sur ce plan, M.Sellal a affirmé que «le délai de réalisation de ces travaux n'a pas été respecté». Cela pourrait conduire à restreindre l'attribution des marchés aux sociétés étrangères. Ces dernières étaient pressenties pour remporter des contrats de gestion déléguée de l'eau au niveau de 15 villes. Finalement, quatre grandes agglomérations ont été retenues. Il s'agit d' Alger, Oran, Constantine et Annaba. Cette approche est-elle pour autant remise en question? Pour M.Sellal, le moment est venu de faire le bilan de ce qui a été réalisé. En fonction des conclusions, «nous déterminerons la démarche à suivre». Cela dit, M.Sellal a assuré que la priorité sera accordée aux compétences nationales. «Nous allons lancer un programme de formation et d'équipement en vue d'adapter les capacités de l'Algérienne des eaux aux besoins de la gestion déléguée de l'eau dans nos villes», a-t-il déclaré. Et c'est dans ce cadre que s'inscrit le lancement d'une école nationale de management de l'eau à Oran. Lors de sa visite à Aïn Defla, M.Sellal a inspecté le projet de transfert de l'eau du barrage de Sidi M'hamed-Ben Taïba vers quatre communes de la wilaya. Ce projet a pour objectif d'irriguer les terres agricoles sur un périmètre de 2500 hectares.