L'appel lancé lundi par la Corée du Nord à des discussions en vue d'un traité de paix pour mettre fin à la guerre de Corée intervient plus de 56 ans après la fin du sanglant conflit qui s'était soldé par la signature d'un seul armistice, le 27 juillet 1953. Faute de traité de paix, la péninsule coréenne reste techniquement en état de guerre. La Corée du Nord et le commandement des Nations unies, à direction américaine, s'accusent régulièrement de violation de l'armistice, qui demeure le principal instrument du maintien de la paix dans la péninsule divisée. A plusieurs reprises, Pyongyang a d'ailleurs affirmé n'être plus lié par cet accord et a menacé son voisin d'une attaque militaire. Lorsque l'armistice a été signé par le général américain William Harrison et son homologue nord-coréen Nam Il, il était clair qu'il ne s'agissait que d'un accord temporaire mettant fin aux hostilités «jusqu'à ce qu'on parvienne à un règlement pacifique final». Toutefois, les vicissitudes de la guerre froide et la permanence des tensions entre Pyongyang d'un côté, Séoul et Washington de l'autre - en raison notamment des programmes nucléaires nord-coréens - ont repoussé sine die la signature d'un traité de paix. L'armistice a mis en place un mécanisme pour les échanges de prisonniers et la création de la DMZ, une zone tampon de 4 km de large sur 241 km de long qui scinde la péninsule. Une commission d'armistice chargée de veiller au respect de l'accord se réunit régulièrement dans le village frontalier de Panmunjom. La DMZ est truffée de millions de mines et patrouillée par des soldats, prêts au combat des deux côtés. Quelque 28.500 militaires américains sont stationnés en Corée du Sud pour soutenir les 650.000 hommes de l'armée sud-coréenne, face au 1,2 million de soldats du Nord. 70% d'entre eux sont stationnés près de la frontière.