Une simple formalité administrative risque de mettre fin à leur cursus universitaire. Dramatique! Cinquante étudiants algériens, risquent de ne pas être réintégrés dans leurs universités respectives. Fuyant l'enfer de l'Egypte, ces derniers risquent de faire les frais d'une mesure administrative contraignante: la présentation de la carte consulaire. Délivré par le consulat d'Algérie en Egypte, ce document est tributaire d'un dossier comprenant pas moins de onze pièces à fournir. Le hic, c'est qu'il est exigé aux concernés d'être munis d'un certificat de résidence d'une validité de plus de six mois. «Or, ce papier ne peut être délivré en Egypte que suite à une enquête menée par les services de sécurité égyptiens», a objecté, hier, B.M, 24 ans, première année de magistère en droit. Ne sachant plus à quel saint se vouer, ce dernier est venu, en compagnie de trois camarades, au bureau de la rédaction de L'Expression. «C'est notre ultime recours avant que la liste définitive des étudiants à réintégrer ne soit arrêtée», a indiqué, pour sa part, B.M, qui tient à poursuivre ses études en magistère. Pour ces cadres de demain, l'heure est grave. Et pour cause, c'est aujourd'hui que M.Rachid Harraoubia, ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, réunira les responsables des commissions pédagogiques en charge du dossier. Autant dire que les étudiants qui ne figureront pas sur la liste ne pourront plus poursuivre leurs études. Sur ce plan, la responsabilité de l'Etat est entièrement engagée. Car, il est inconcevable qu'une formalité administrative réduise à néant l'élan de jeunes étudiants avides de savoir. Surtout quand ces derniers demandent à regagner les structures universitaires nationales. Ces étudiants ont le droit de poursuivre leur cursus universitaire. Un droit que l'Etat se doit de respecter. Pour rappel, les commissions pédagogiques ont été installées après les persécutions dont ont été victimes les étudiants algériens établis en Egypte à la suite de la double confrontation entre les Verts et les Pharaons. Ainsi, le pays des «El achiqa» était devenu hostile à de jeunes étudiants partis à la recherche du savoir. Devant cette situation, les autorités algériennes ont procédé au rapatriement de 1600 étudiants. Sur cet ensemble, 1550 ont réintégré les universités algériennes. Quant aux restants, ils sont en stand-by. Au lieu d'une prise en charge réelle, ces derniers sont ballottés entre le ministère de l'Enseignement supérieur, les conférences régionales des universités et les différentes commissions. «Nous n'arrivons pas à comprendre ce peu de considération que les autorités accordent à notre situation», a regretté T.M., première année de magistère en économie. Dépités, ces étudiants affichent des mines tristes. Leur périple a débuté vers la fin novembre et début décembre quand l'ambassade d'Algérie en Egypte a adressé un communiqué aux étudiants désirant regagner le pays à présenter leurs dossiers pédagogiques respectifs. Seulement, le document n'a pas précisé les pièces à fournir. A leur arrivée en Algérie, les étudiants en première année de magistère ont été invités à fournir un certificat de résidence. Ce que ces derniers ne peuvent faire du fait que leur séjour n'excède pas les trois mois.