Après les médecins et les femmes enceintes, c'est au tour des éléments de la Protection civile de bouder le vaccin. Après les réticences du personnel médical et des femmes enceintes, c'est au tour des éléments de la Protection civile de bouder l'Arepanrix. Plusieurs agents de ce corps soutiennent qu'il est hors de question de se faire inoculer le produit. Des doutes sur l'innocuité du vaccin sont alimentés par plusieurs événements. Il y a d'abord le délai ayant précédé l'autorisation d'utilisation du produit. Le limogeage du directeur de l'Institut Pasteur d'Algérie et de la directrice d'un laboratoire de contrôle n'a fait que compliquer les choses. Enfin, il y a eu le décès du Dr Rezig Lilia, chef de service de réanimation du CHU de Sétif. Le capitaine Soufi, chargé de la communication au niveau de la direction de Béjaïa affirmait, il y a deux jours, que «les éléments de la Protection civile de l'unité centrale n'ont pas répondu présent à la campagne de vaccination». Mohammed Medjkane, sous-directeur de la communication à la Protection civile, joint hier, a déclaré que la campagne de vaccination des éléments de ce corps, dont le coup d'envoi a été donné dimanche dernier, «connaît un début plutôt timide». La campagne est assurée par les médecins au niveau des unités et «elle se poursuivra en fonction de la réception des doses du vaccin et du mode de travail des agents qui est de 24/24h». Il ajoute qu'«il faut attendre au moins une semaine pour pouvoir se prononcer sur l'évolution de l'opération». Cependant, le ratage des campagnes de vaccination concernant les médecins et les femmes enceintes est déjà un premier aperçu de ce qui viendra dans les jours à venir. Le Pr Dif, chef de service des maladies infectieuses du CHU d'El Kettar, a indiqué, hier lors d'une communication, que sur les 480 agents, toutes fonctions confondues, exerçant au niveau du CHU, seules deux personnes ont été vaccinées: un médecin et un agent de sécurité. Cet établissement a reçu un lot de 50 flacons de dix doses chacun, soit un total de 500 doses. «Un seul flacon a été ouvert pour en utiliser uniquement deux doses. Cela implique que les huit restantes seront inévitablement perdues. Les autres flacons ont été conservés», a-t-il informé. Le CHU Mustapha-Bacha n'a pas connu d'emballement pour le vaccin. Sur les 1500 personnes qui y exercent, seules 35 ont consenti à se faire vacciner. Des sources dignes de foi confirment que sur l'ensemble du personnel de la santé réparti à l'échelle nationale, seulement 1000 personnes ont été vaccinées. Quant aux 650.000 femmes enceintes ciblées par la vaccination, 5% auraient accepté d'adhérer à cette démarche. Pour faire face à ces réticences, le département de Saïd Barkat vient de tracer un programme de formation et de sensibilisation au profit du personnel médical. Des regroupements régionaux au niveau des structures de santé, appuyés par des vidéoconférences, sont prévus dans ce cadre pour assurer une mise à niveau des connaissances des personnels de la santé et garantir ainsi le bon déroulement de la campagne de vaccination. A ce sujet, le ministère précise que ce programme est un complément d'informations sur l'efficacité du vaccin et son innocuité. D'autant que la grippe A connaîtra en Algérie un pic pandémique entre la fin janvier et le début février.