Sollicité par le département de la Santé, le ministère de l'Education lance une campagne de sensibilisation. Alors que de plus en plus d'Algériens affichent le rejet du vaccin contre la grippe A/H1N1, les autorités publiques ne semblent pas désespérer et multiplient les appels à l'adresse des citoyens récalcitrants. Après le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière dont les assurances quant à l'efficacité du vaccin n'a pas été prise au sérieux, c'est au tour du ministère de l'Education nationale de lancer sa propre campagne de sensibilisation en faveur du très controversé Arepanrix. Selon le département de Boubekeur Benbouzid, des actions de sensibilisation seront menées au niveau des établissements scolaires pour sensibiliser les élèves sur la dangerosité de cette maladie qui a fait 57 morts en Algérie. Et comme la vaccination n'est pas possible sans l'aval des parents, le ministère prépare, d'ores et déjà, les fiches d'autorisation à remplir, destinées aux parents d'élèves désireux de faire vacciner leurs enfants. Cependant, le risque d'un rejet en bloc de ce vaccin n'est pas à écarter, comme cela a été le cas pour les praticiens de la santé, les femmes enceintes et les corps constitués. De nombreux parents interrogés, à ce sujet, ont soutenu ne jamais autoriser leurs enfants à se faire inoculer «un vaccin entouré de flou». Leurs motivations sont similaires et la réponse est catégorique: «Non au vaccin de la mort», notamment après le décès du docteur Rezig Lilia, chef du service réanimation au CHU de Sétif, quelques heures seulement après avoir été vaccinée. En attendant les résultats de l'enquête qui tardent à être communiqués, nombreux sont ceux qui s'accordent à dire que le vaccin n'est pas étranger à cette mort, pour le moins inquiétante. Le manque de communication et la mauvaise gestion du dossier de cette grippe par le département de Saïd Barkat ont également donné libre cours aux rumeurs les plus folles, selon lesquelles des personnes auraient perdu la vie alors que d'autres ont été victimes de malaises plus ou moins graves après avoir été vaccinées. Il y a à peine une semaine, un jeune homme en bonne santé est mort quelques heures après qu'on lui eut injecté une dose de l'Arepanrix. Les causes de ces décès et malaises restent obscures, le mutisme des autorités concernées aidant. Toutefois, les citoyens s'accordent à dire qu' «il n'y a pas de fumée sans feu» et s'entêtent à incriminer le vaccin canadien fabriqué par la firme pharmaceutique britannique GlaxoSmithKleine (GSK). D'autres facteurs poussent également les parents d'élèves à se détourner du produit en cause. «Si des médecins réputés pour leur savoir et leurs larges connaissances ont rejeté le vaccin, comment voulez-vous que je donne mon accord pour la vaccination de mes enfants?», s'interroge Amine, père de quatre enfants scolarisés. Finalement, les parents d'élèves bouderont-ils réellement ce vaccin importé à coups de milliards de dollars?