Au moment où la campagne nationale de vaccination contre la grippe A bute sur des réticences du corps médical et des femmes enceintes, le virus continue de faire des victimes. Trois nouveaux décès ont été enregistrés cette semaine, dont une jeune femme enceinte de 22 ans, originaire de Sig, décédée mardi à Oran. Pour les deux autres personnes, il s'agit d'un jeune homme, âgé de 28 ans, mort à Sétif, et d'une femme de 42 ans à Blida. Ce qui porte le nombre de décès dus à ce virus à 57 sur 889 cas confirmés. Lors d'un point de presse organisé, hier, au siège du ministère de la Santé, le chargé de la communication et le directeur de la prévention, respectivement M. Belkessam et professeur Mesbah, ont tenté d'expliquer aux journalistes que sur les 10% des cas sévères nécessitant une hospitalisation en soins intensifs, on enregistre entre 9 et 25% de décès. « Le risque de complication chez la femme enceinte est 4 à 5 fois plus élevé que chez d'autres personnes », a tenu à souligner M. Belkessam, en réponse à la question de savoir si ces décès ne seraient pas aussi liés à une mauvaise prise en charge au niveau des services de réanimation. Il a précisé que 13 femmes enceintes sont décédées sur 46 ayant contracté la maladie et dont l'état a nécessité une hospitalisation, ce qui porte le taux de morbidité de la femme enceinte à 24%. Le virus a tendance, a-t-il ajouté, à devenir virulent ; des études britanniques ont abouti à cette conclusion. D'où la nécessité de vacciner cette catégorie de personnes d'autant que, a expliqué le Pr Mesbah, ce vaccin avec adjuvant offre une double protection, notamment chez la femme enceinte. D'après le Pr Mesbah, « le vaccin offre une protection contre le virus en développant des anticorps et l'adjuvant rend la protection plus solide. Ce qui lui permet d'être mieux protégée, en l'occurrence au niveau local ». Concernant les flacons multi-doses du vaccin contre la grippe A(H1N1) entamés, le Pr Mesbah a assuré que ce produit contient un conservateur qui prévient contre tout risque de contamination bactérienne et lui permet de rester stable et actif plus de douze heures. Quant au décès de la femme médecin de Sétif, 30 heures après avoir été vaccinée contre la grippe pandémique, le ministère a rappelé que les responsables du secteur sont « impatients de connaître les résultats de l'autopsie qui relève du département de la justice », précisant que « le ministère n'a pas le droit d'interférer dans une enquête ».