Dans le but de relancer le secteur, l'Etat a mobilisé une enveloppe de 600 millions de dollars. Pour donner du tonus au secteur de la petite et moyenne entreprise, il faut faire appel à une ressource experte, a affirmé Rachid Moussaoui, directeur de l'Agence nationale du développement de la PME (Andpme). S'exprimant sur les ondes de la Radio nationale, il soutiendra que «sans expertise, on ne peut rien faire». Dans ce contexte, il a appelé à une meilleure maîtrise de l'expertise afin d'aller de l'avant dans ce secteur pour lequel le gouvernement accorde une grande importance. M.Moussaoui a ajouté que «c'est là l'une des questions qui seront soumises au débat lors du conseil d'orientation de cette agence qui se tiendra le 21 du mois en cours». L'intervenant a également insisté sur la nécessité de s'approprier les bonnes pratiques de gouvernance des PME, ainsi que l'innovation et l'intégration des nouvelles technologies à même d'améliorer la compétitivité entre différentes entreprises de ce secteur. A ce sujet, il a assuré d'une part, que «la volonté politique pour les prendre en charge existe, que ce soit au niveau du ministère de tutelle ou du gouvernement». D'autre part, il n'est pas méconnu que les différents problèmes auxquels s'exposent les PME, principalement lors de leur création et à un degré moindre dans le cas d'une extension, rendent l'accès au financement difficile, voire impossible en l'absence de garanties. Les banques hésitent de plus en plus à financer ce type de projet. Pour parer à ce genre de situations, M.Moussaoui a indiqué que l'Etat, dans sa politique d'instauration d'un climat favorable à la création et au développement des PME, a mis en place un certain nombre d'outils d'accompagnement notamment dans le cadre financier. Ces outils jouent, en fait, le rôle d'accompagnateur auprès des PME en les assistant dans le montage de projets viables qui leur permettront d'occuper une position pérenne dans un environnement concurrentiel de plus en plus complexe. Selon lui, le meilleur exemple est celui du Fgar. Ce dernier est une création qui met en place des mécanismes permettant de faciliter le financement lors de la création et de l'extension d'une PME en partageant le risque de financement des PME avec les banquiers par l'octroi de garanties en délivrant les certificats de garantie exigés par les banques. Cependant, il est utile de savoir que plus de 30.000 entreprises disparaissent chaque année en Algérie. Le secteur du Btph (bâtiment, travaux publics et hydraulique) est, quant à lui, fortement touché. En effet, plus de 200 entreprises relevant de ce secteur ont déclaré faillite durant l'année 2009. M.Moussaoui, qui n'a pas été très prolixe là-dessus, a expliqué cela par le fait que les banquiers sont de plus en plus réticents à financer les PME. Les observateurs de la scène économique annoncent que plusieurs entreprises du secteur du Btph risquent de fermer à cause des difficultés financières et bureaucratiques auxquelles elles font face actuellement. Enfin, alors que M.Moussaoui se dit optimiste quant à l'apport de ces PME en matière de limitation des importations de l'Algérie, la situation qui prévaut actuellement dans le secteur risque de se traduire par un manque d'entreprises de réalisation de projets de l'actuel programme quinquennal 2010-2014. Cela alors même que M.Mustapha Benbada, ministre du secteur, annonçait, il y a à peine trois mois, que l'Algérie compte mobiliser la bagatelle de 600 millions de dollars pour le financement des PME. Ce montant, a-t-on appris, sera alloué à la réalisation d'un nouveau programme national visant à impulser une nouvelle dynamique au secteur des PME/PMI et de l'artisanat.