Trente-six élus locaux, dont quatre présidents d'APC, ont annoncé leur démission du Front national algérien. La discorde a atteint son summum au Front national algérien. La dernière sortie médiatique de Moussa Touati, à travers laquelle il s'en est violemment pris à Zerrouki Mohamed, membre du conseil national du parti, et Tayeb Abbou, représentant d'Oran à l'Assemblée populaire nationale, semble avoir envenimé la situation. Le président du parti est appelé à répondre de ses déclarations devant les tribunaux. L'action judiciaire vient d'être entamée, à partir d'Oran, par Mohamed Zerrouki, le premier concerné. Celui-ci a annoncé le dépôt de plainte contre le premier responsable du parti, expliquant que les accusations tenues à son encontre par Moussa Touati sont, à la fois infondées, et très graves. Le défi est lancé. «Apportez-nous des preuves de ce que vous dites M.Touati. Nous avons les nôtres», a lancé Zerrouki. Le torchon brûle entre les deux parties. La justice devra trancher. «Seule la justice tranchera dans notre cas», a affirmé Zerrouki Mohamed, dissident du Front national d'Oran. L'ex-membre du conseil national incite le président du parti à faire preuve de justification de ce qui est qualifié par Mohamed Zerrouki comme «des élucubrations de Moussa Touati». A l'origine de ce bras de fer, l'échec cuisant du FNA lors des dernières sénatoriales. Dans une récente déclaration, Moussa Touati a accusé le dissident du FNA d'avoir voulu marchander les voix des élus locaux lors des dernières sénatoriales. Et depuis, le désaccord ouvert a gagné du terrain. Le fossé qui sépare les deux parties belligérantes s'est davantage creusé. Les réfractaires à la politique de Moussa Touati sont plus que décidés à mettre à leur profit une armada de preuves qu'ils détiennent contre Moussa Touati. «Ces preuves sont toutes liées aux dernières sénatoriales», a affirmé Zerrouki ajoutant que «le président du Front national a outrepassé toutes les règles déontologiques de l'exercice politique en accusant gratuitement et excluant systématiquement tout cadre demandant des comptes». Lui emboîtant le pas, le député Abbou Tayeb a indiqué: «Il faut que Moussa Touati cesse ses attaques dénuées de tout fondement à mon encontre en m'accusant, notamment de ne pas avoir réglé les frais de cotisation. Où sont alors passés les 600.000 dinars que je lui avais remis au mois de mai 2009 contre un reçu.» Et le député d'affirmer, que «les 600.000 dinars n'ont jamais été comptabilisés au profit du parti». Les premières révélations du bras de fer opposant les deux dissidents à Moussa Touati ne sont que la partie visible de l'iceberg. D'autres révélations suivront, ont menacé les deux frondeurs. Sur un autre plan, la saignée continue au Front national algérien.