«Nous tenons à préciser que l'échec des sénatoriales est de la seule responsabilité de Moussa Touati et ses sbires, dans chaque wilaya et particulièrement, à Oran où il sera entendu prochainement par la justice.» Tel est le contenu du dernier communiqué rendu public par les dissidents d'Oran, confirmant ainsi qu'un vent de discorde continue à souffler de plus belle sur la maison du Front national algérien. Le fossé qui sépare les parties antagonistes s'est approfondi. Les raisons sont connues. Lors de sa dernière conférence de presse, M.Moussa Touati a recommandé la mise en place d'appareils permettant de juguler la corruption. «Nettoyez devant votre porte avant de préconiser la même démarche aux autres», semblent vouloir dire ses anciens compères d'Oran. Attendu au premier virage, le premier responsable du Front national algérien a eu droit à un sévère réquisitoire. Dans le communiqué rendu public, le député d'Oran a qualifié les dernières déclarations de Moussa Touati de manoeuvre visant à détourner l'opinion publique et celle de tous les militants du FNA de la crise profonde que vit le parti et le risque imminent de son implosion. Tenant un discours véhément, le rédacteur du document, portant le sceau du bureau d'Oran du FNA, a haussé le ton en interpellant Moussa Touati à déclarer son patrimoine foncier et immobilier et ceux de ses proches en donnant des explications sur leur provenance. Par ailleurs, le même chef de parti a été appelé à présenter les bilans réels des finances du parti depuis 1999, date de sa création, à ce jour, au lieu de se dresser en véritable donneur de leçons. Le leader du FNA semble s'être fourré dans un véritable guêpier en s'en prenant violemment à Zerrouki Mohamed, membre du conseil national du parti, et Tayeb Abbou, député d'Oran, qu'il accuse d'avoir envenimé la situation organique du parti. Le député a été accusé d'avoir bafoué les règles disciplinaires du parti tandis que le membre du conseil national d'avoir marchandé les voix des élus locaux du parti lors des dernières sénatoriales. Les deux membres ont vite réagi en faisant actionner la machine judiciaire contre leur ancien chef de parti et ami. Dans le cas de Mohamed Zerrouki, le président du parti répondra dans les prochains jours à dix chefs d'inculpation tandis que la deuxième affaire porte sur une ancienne déclaration de Moussa Touati accusant les députés de voleurs.