Moussa Touati s'attelle à récupérer les documents du parti détenus par des militants exclus. Décidément, rien ne va plus au Front national algérien. Le torchon continue de brûler entre le président Moussa Touati et les deux membres dissidents, à savoir Zerrouki Mohamed, ex-membre du conseil national, et le député Tayeb Abbou. Le président du parti sort de sa réserve. Il somme le député Abbou de remettre tous les cachets et tous les documents du parti en sa possession. Il menace de recourir aux tribunaux. Une notification d'exclusion a été adressée à Zerrouki Mohamed, ex-membre du conseil national du FNA. Il est exclu de l'instance suprême du parti pour plusieurs accusations graves. Un courrier de Moussa Touati a été remis au ministre de l'Intérieur et des Collectivités locale et au wali d'Oran. Zerrouki a été désigné comme étant le responsable de la zizanie qui règne dans les rangs du FNA. Il est accusé de rétrécir le champ d'action des élus du FNA, en particulier les députés. Plus grave encore, Moussa Touati n'a pas hésité à pointer du doigt Zerrouki, qu'il accuse d'avoir marchandé les voix des élus locaux du parti au profit d'un candidat d'une autre formation politique. La situation organique se corse tandis que la polémique enfle. L'affrontement, via des déclarations, continue. Les deux membres dissidents ne semblent pas près de lâcher du lest. Selon Zerrouki Mohamed, son exclusion du conseil national est «une moquerie de plus» émanant de Moussa Touati, endossant au conseil national la responsabilité de leur éviction. «Le Conseil du 8 janvier, auquel j'ai assisté, n'a rien décidé», s'est-il exclamé, avant d'ajouter que la décision rendue publique ne peut être légale. «Cette mesure n'est pas réglementaire vu que le quorum légal lors du prononcé de la sanction lors de la session du 8 janvier, n'a pas été atteint, seuls 53 membres du conseil, composé de 242, étaient présents à cette session initialement extraordinaire transformée en séance ordinaire», a-t-il expliqué. Le désormais ex-membre du conseil national hausse le ton en déclarant que Moussa Touati ignore complètement le contexte des sénatoriales. «Le bureau d'Oran a été très correct, je détiens des documents audiovisuels qui prouvent notre honnêteté», a-t-il lancé. Le député Tayeb Abbou ne semble pas, lui aussi, près d'abandonner. La genèse du différend repose autour des biens et finances du parti. «En ma qualité de représentant d'Oran à l'Assemblée nationale, je demande à l'Etat algérien d'ouvrir une enquête détaillée sur la gestion du parti dans tous les domaines», a dit Tayeb Abbou. Il ajoute que l'exclusion des rangs du FNA constitue la seule arme utilisée par Moussa Touati contre tout militant qui ose le braver. Par ailleurs, l'exclusion des deux membres a été suivie par la désignation d'un directoire de wilaya chargé de remettre sur pied les bases locales. Ayant à peine pris leurs fonctions, les cinq membres du nouveau bureau ont annoncé la restructuration des instances locales sans pour autant verser dans une quelconque polémique. Le député Chabni Fathallah, membre du directoire, ne veut pas jeter de l'huile sur le feu. «L'éviction de Abbou et de Zerrouki a été décidée par le conseil national du parti», s'est-il contenté de rappeler. Il annonce que cette mesure sera suivie par de sérieuses sanctions qui seront prises à l'encontre de tout militant reconnu avoir transgressé le règlement du parti.