«Dévoiler cette part de noirceur qui existe en chaque être idéalisé», a expliqué le metteur en scène. Les théâtres régionaux présenteront leurs travaux chaque première et dernière semaine du mois et ce tout au long de l'année en cours. «Ainsi, on verra la programmation des troupes indépendantes (associations et coopératives)», a indiqué M.Feth Ennour Ben Brahim, directeur de communication du TNA, lors d'une conférence de presse consacrée à la présentation du programme de cette année 2010, et en outre présenter la nouvelle pièce intitulée Quichotte, l'homme qui n'y était pour rien, écrite par M'hamed Benguettaf, traduite par Mohamed Boukrasse et mise en scène par Chawki Bouzid, dont la générale sera donnée aujourd'hui au Théâtre national Mahieddine-Bachtarzi d'Alger. L'élargissement de ce programme à d'autres partenaires traduit la volonté du TNA, d'amorcer une véritable dynamique théâtrale susceptible de promouvoir le 4e art et de le rapprocher du public, a confié M.Feth Ennour. Ces troupes ont été conviées dans le but d'encourager les expériences d'avant-garde théâtrales, et donner aussi plus d'attrait à ce noble art, a t-il précisé. En marge des représentations, l'espace Echo de plumes, nous revient cette fois-ci, tous les samedis. Ce changement de programmation est «pour arranger le public qui sera en week-end», a-t-il ajouté. Quant au metteur en scène, Chawki Bouzid, il a jugé inutile de donner beaucoup d'informations sur cette pièce, son texte ou encore sur le choix des comédiens, suggérant à l'assistance de «lire d'abord le texte» pour instaurer «au moins» un jeu de questions-réponses. Il s'est contenté de préciser que le texte, écrit par le directeur actuel du TNA, «n'est pas une adaptation du roman Don Quichotte de Miguel de Cervantès, mais qu'il s'agit plutôt d'une innovation qui traite, à travers l'être terrestre Quichotte, plusieurs sentiments typiques à l'homme, dont l'amour, la haine, l'égoïsme et la douleur». M.Bouzid a souligné aussi que «cette pièce propose au public des questionnements métaphysiques». Il souligne à ce sujet: «Ce qui est important, c'est de s'éloigner de l'image héroïque de Cervantès et de dévoiler une nouvelle facette d'un être à part entière sur le principe du ying et du yang, c'est-à-dire dévoiler cette part de noirceur qui existe en chaque être idéalisé, mais aussi dévoiler la personnalité d'un individu qui réfléchit, qui sent les choses et qui souffre aussi.» Interrogé sur le choix de la langue, M.Bouzid a écarté tout «problème» que peut poser l'arabe classique au théâtre, estimant que «le plus important est le langage théâtral qui est unique». Pour lui, cette pièce aurait pu être jouée en arabe dialectal ou même en amazigh, car a-t-il dit, «la langue utilisée dans une pièce ne peut constituer un handicap, il suffit simplement de faire preuve d'honnêteté sur scène lorsqu'on présente une oeuvre». Invité à donner son avis sur l'affiche de la pièce théâtrale qui présente un clou et une chaussure qui saignent sur fond blanc, donnant ainsi une image sanguine dominante, le metteur en scène a affirmé qu'il «a donné son consentement sur le contenu de cette affiche, même si elle exprime quelque peu la violence». Il a, à cet égard, ajouté qu'«une fois le spectacle vu, le public pourra juger cette affiche, sur laquelle les objets qui font habituellement mal, correspondent ou pas à la pièce théâtrale». Le metteur en scène n'a pas voulu dévoiler le scénario de la pièce. C'est objectif de sa part, mais, il existe plusieurs interprétations quant à savoir ce que la conférence de presse avant le spectacle requiert exactement. Afin de démocratiser la pratique théâtrale, il est important d'organiser les conférences de presse après les spectacles, et ce pour faire anticiper sur les évolutions, car c'est difficile pour les journalistes, encore pour les critiques, de se mettre en face du conférencier, sans une opinion formée sur les évolutions...Afin de laisser tout ce beau monde faire sa propre découverte du cheminement de Quichotte, l'homme qui n'y était pour rien, on se donne rendez-vous au Théâtre national Mahieddine-Bachtarzi.