à l'occasion de la nouvelle production du Théâtre national algérien Mahieddine Bachtarzi, (TNA), Quichotte, l'homme qui n'était pour rien, une conférence de presse a été animée hier par le metteur en scène Chaouki Bouzid, au siège du TNA en compagnie des comédiens et du staff technique de la pièce, dont la générale sera donnée demain à 19 heures. Adaptée du texte éponyme signé de la plume de M'hamed Benguettaf, la pièce a été traduite du français vers l'arabe classique par le critique de théâtre Mohamed Boukerass, puis revue et corrigée linguistiquement par Abderrezak Boukebba.. A propos du texte, Chaouki Bouzid explique que «Benguettaf nous a fait son propre Quichotte, sombre et obscur, à travers cette inspiration-stylisation, fruit d'une grande et généreuse interprétation et nous a offert un texte mûr». Le metteur en scène explique également que sa démarche a été de se concentrer sur le message métaphysique du texte incarné, sur scène, à travers un Quichotte qui interpelle les esprits et pousse à la réflexion sur l'existence même de l'individu. Il souligne a ce sujet : «Ce qui est important, c'est de s'éloigner de l'image héroïque de Cervantes et de dévoiler une nouvelle facette d'un être à part entière sur le principe du ying et du yang, c'est-à-dire dévoiler cette part de noirceur qui existe en chaque être idéalisé, mais aussi dévoiler la personnalité d'un individu qui réfléchit, qui sent les choses et qui souffre aussi.» Chaouki Bouzid n'a pas voulu dévoiler le synopsis de la pièce afin de laisser le public faire sa propre découverte du cheminement du personnage principal dans sa quête existentialiste. Le personnage principal de la pièce, Quichotte, est interprété par le comédien irakien Fadel Abbas Ali Yahia, diplômé de l'Institut des beaux-arts de l'université de Baghdad et enseignant à l'ISMAS de Bordj El Kiffan. Dans cette pièce, on retrouve deux comédiens professionnels du théâtre régional de Batna, Kamel Zrara dans le rôle de Pancho, qui avait déjà remporté le meilleur prix d'interprétation masculine en 2002 dans un festival en Jordanie, et El Hani Mahfoud, dans le rôle du gardien. Il y a également des comédiens de la troupe du TNA, à l'instar de Fatima Chikh, Ibrahim Djaballah, Fayza Amel et le jeune comédien en herbe Abdelghani Alouian dans le rôle de l'enfant. L'assistant du metteur en scène, Rabhi Toufik, interprète également le rôle du coiffeur dans la pièce, il est à noter qu'il a été primé du prix du président de la République pour les jeunes créateurs dans l'interprétation théâtrale en 2009. Au final, le metteur en scène s'est entouré d'une belle brochette des plus talentueux spécialistes de la scène théâtrale algérienne du moment. Est-ce que cela suffit pour offrir un spectacle de qualité ? Le public pourra juger de lui-même dès mardi prochain à partir de 19 heures. Pour ceux qui auront raté la générale, la pièce sera présentée au TNA, tous les soirs jusqu'au 29 janvier, sauf les vendredis et samedis où elle sera présentée les après-midi. S. A.