Photo : Riad De notre envoyé spécial à Mostaganem Samir Ould Ali Hormis une nervosité mal dissimulée chez les habitants, des commerces fermés et une présence accentuée des forces de l'ordre dans le centre-ville, rien n'indiquait, hier matin, que la ville de Mostaganem avait été la proie à de violentes émeutes la veille. Des émeutes qui avaient fait six blessés et causé des dégâts matériels à plusieurs locaux commerciaux et établissements étatiques, tels la BADR, Sonelgaz, Algérie Poste ou encore le siège de l'APC. «Aujourd'hui, c'est calme mais il faut rester vigilant. Particulièrement aux alentours du marché Aïn Sefra», avertit l'un des habitants en contemplant de loin ce marché grouillant de monde. Dans ce marché, comme à la rue du Lion, sur le Pont du 19 Octobre ou encore le long du boulevard Mohamed Khemisti - qui furent le théâtre des affrontements entre commerçants et forces de l'ordre mais qui n'en présentaient plus aucun trace – l'atmosphère était légèrement tendue et le sujet du jour tournait exclusivement autour de ces émeutes qui avaient provoqué l'arrestation de 26 personnes : «Elles devraient être présentées au parquet en fin de journée», affirme un journaliste local en annonçant qu'«un début de solution a aussi été trouvé : des représentants des commerçants informels ont été reçus par les autorités et il semble que celles-ci ont promis de les délocaliser vers une autre rue au lieu de les chasser de toute la zone», explique encore notre interlocuteur. Pour rappel, les affrontements avaient éclaté, dimanche matin, entre commerçants informels et forces de l'ordre après l'entrée en vigueur du nouveau plan de la circulation prévoyant, notamment, la réouverture de ruelles se trouvant autour du marché Aïn Sefra, qui avaient fini par abriter les vendeurs clandestins : «Beaucoup de ces commerçants ont des familles à charge», plaide-t-on parmi la population mostaganémoise. «On ne peut, de manière aussi brutale et sans proposer d'alternative, interdire à des Algériens de travailler pour nourrir leurs familles. Même s'il s'agit de clandestins.» Ce que les autorités locales, toujours déterminées à lutter contre le commerce informel, semblent quand même avoir entendu puisqu'une rencontre a regroupé des délégués des commerçants et des représentants de l'Etat. Il y a lieu de signaler, toutefois, que les pouvoirs publics ont enjoint à près de 300 commerçants informels exerçant sur les places publiques du centre-ville de libérer les lieux.