L'auteur nous fait revivre son itinéraire à El Moudjahid, sous son aspect humain et dans l'atmosphère de l'époque. Du côté du 20, rue de la Liberté..., tel est le titre d'un livre souvenir dans lequel, l'auteur, le journaliste Mahmoud Boussoussa, actant de la belle et grande aventure intellectuelle et révolutionnaire du journal historique El Moudjahid, livre ainsi, en vrac, un nombre de souvenirs se rapportant à son enfance, son itinéraire scolaire et universitaire, les trente années qu'il a passées au quotidien national du 20 rue de la Liberté. Analyses, anecdotes, et nombre de petits faits font de ces quelque 240 pages, un véritable conte nostalgique que l'auteur rappelle au souvenir de ses lecteurs. L'intention de l'auteur est de faire revivre son itinéraire dans ce quotidien, sous son aspect humain et dans l'atmosphère de l'époque. Aussi, ce livre de souvenirs, chargé d'émotions personnelles, tient son originalité des clichés sur l'état des lieux, de l'ambiance de travail qui y régnait. En feuilletant les pages de cet ouvrage, on découvre onze chapitres, lesquels sont enrichis par un best of de ses meilleurs reportages à l'étranger et à l'intérieur du pays. Boussoussa revient succinctement sur ses activités professionnelles au sein d'organisations socioprofessionnelles en collaborant avec successivement, l'Union des journalistes algériens (UJA), l'Union des journalistes, écrivains et interprètes (Ujei) et l'Organisation internationale des journalistes (OIJ). Quant aux annexes qui sont au nombre de neuf, elles sont notamment consacrées aux manifestations du 11-Décembre 1960; aux interviews qui lui ont été accordées par deux éminentes personnalités politiques: le général Giap, héros de la bataille de Diên Biên Phu et Abou El Izz, l'ancien ambassadeur de l'Etat de Palestine à Alger, une cérémonie commémorative organisée le 7 mars 2006 à la mémoire des quinze journalistes algériens morts dans un accident d'avion au Vietnam et pour terminer, un hommage particulier aux travailleurs d'El Moudjahid qu'il côtoya durant trois décennies. Ce titre évocateur Du côté du 20, rue de la Liberté, qu'a choisi Mahmoud Boussoussa, n'est pas fortuit et n'est pas le fait du hasard. Car cette adresse, n'est pas comme les autres. Il s'agit d'un travail de mémoire. En effet, l'immeuble situé au 20, rue de la Liberté, avant d'être le siège des premiers journaux de l'Indépendance, Al Chaâb et Le Peuple, devenu ensuite El Moudjahid, a d'abord été celui du sinistre Echo d'Alger, d'Alain de Sérigny, hérault de la colonisation. C'est dire toute l'histoire et le symbole que dégage ce lieu au coeur d'Alger et à quelques pas de l'Assemblée algérienne des colons français. Aujourd'hui, le quotidien El Moudjahid, l'un des doyens de la presse nationale, est ainsi l'objet d'une auscultation de la part de l'un de ses anciens serviteurs, Mahmoud Boussoussa. C'est là une gageure, un défit relevé par Mahmoud Boussoussa qui, dans le même temps, tenait à rendre hommage à ce titre, qui porte un nom historique, celui du journal du combat de la libération, et à tout le personnel du journal - dont certains de ses journalistes ont été les victimes de la barbarie islamiste - qui ont assuré la continuité du journal durant la tragédie nationale (1990-2000). D'ailleurs, certains de ces confrères, qui travaillaient avec les vieilles linotypes, portent jusqu'à ce jour les séquelles des émanations de plomb. Au 20, rue de la Liberté, c'est le quotidien El Moudjahid raconté par un professionnel. «C'est un ouvrage consacré à un journal engagé, mais surtout un document de référence pour tous ceux qui portent l'Algérie dans leur coeur», a souligné, dans la préface, l'un des anciens directeurs du quotidien de la rue de la Liberté, Abdelali Ferrah. A cet effet, l'auteur souligne que «si j'ai consacré la plus grande partie de cet ouvrage à une Entreprise de presse qui porte le nom prestigieux d'El Moudjahid, qui fut, demeure et restera l'un des symboles de la glorieuse Révolution du 1er Novembre 1954, c'était surtout pour faire un rappel historique de ce quotidien national, les différentes tâches assumées, notamment au niveau de la rédaction et de l'imprimerie de la confection et impression du journal jusqu'à sa diffusion». En conséquence, pour réaliser cet ouvrage, il lui a fallu neuf mois de travail. C'était une tâche ardue qui avait nécessité énormément de recherches, afin qu'il y ait un lien entre les différents événements qui se sont produits durant ces toutes dernières années. «Ce qui importe pour moi, c'est que j'ai pu enfin rédiger ces mémoires qui me tenaient tellement à coeur!», a t-il ajouté. Mahmoud Boussoussa a fait ses débuts dans la presse à la fin de l'année 1969 au sein du journal El Moudjahid en tant que rédacteur de presse, puis grand reporter durant la période de 1970 à 1985, avant d'en devenir l'un des rédacteurs en chef, parcourant en outre l'ensemble du territoire national, effectuant enquêtes et reportages se rapportant à divers secteurs d'activité. Il avait, par ailleurs, accompli de 1976 à 1998, de nombreuses missions à l'étranger parmi lesquelles des reportages en Italie, dans l'Emirat de Qatar, en Bulgarie, au Vietnam, au Maroc, en Tunisie et en Irak.