La grande métropole des Zibans n'a pu trouver la formule qu'il faut pour gérer le problème des vieux quartiers. Les projets généreux qui consistaient à faire du «Vieux Biskra», appelé communément «Bled legdima ou Biskra laouta», un immense musée, où se réfugierait la mémoire des années enfouies, sont dépassés et ressemblent, pour l'heure, à des chimères. Biskra, la grande métropole des Zibans, n'a pu trouver la formule qu'il faut pour gérer le problème des vieux quartiers, appelés la vieille ville ou «Biskra laouta». Celle-ci, véritable mémoire de la ville, comme l'a si bien décrite, Abdelhamid Zerdoum dans son livre Le vieux Biskra, renferme des trésors d'architecture et des pans entiers de l'Histoire qui n'en finissent pas de se dégrader. Du haut des ruines du vieux fort turc qui forme aujourd'hui un amas de terre de 15 m de haut, après s'être écroulé sous les obus de l'armée française en 1844, la vieille ville, ou le vieux Biskra, offre le spectacle délirant de l'ensemble des bourgades le constituant qui auraient subi des dégradations considérables. N'eussent été les quelques antennes paraboliques qui garnissent les terrasses miraculeusement sauvées d'une démolition pernicieuse, tout le monde aurait pensé à un lieu abandonné, à un site complètement déserté. Il n'en est rien de cela, mais c'est la dégradation non-stop et qui s'étend dans cette ville, pas si vieille que cela, car elle a été conçue il y a deux siècles de cela. Les murs des habitations sont en «toub» (moellons en terre glaise) dont la façade possède une seule ouverture dotée d'une porte et d'un loquet en bois. L'intérieur de l'habitations comprend un vestibule avec une chambre réservée aux invités qui est une pièce isolée. Un couloir conduit directement au milieu du patio, une courette pouvant servir de cuisine ou de salle à manger, entourée de quelques chambres dont une réservée aux provisions de l'année. Cette pièce est aérée grâce à une ouverture au plafond. Le vieux Biskra a péri parce qu'il n'a pas été épargné par des agressions de toutes sortes, les infiltrations d'eau conjuguées à l'autodestruction ont eu raison d'un espace bâti pour défier l'usure du temps. Livré à lui-même, le «Vieux Biskra» dont les maisons étaient considérées à hauts risques ont été démolies En effet, certains habitants, pour accéder à un logement social, détruisaient eux-mêmes leurs habitations. L'opération de destruction a été confortée par certaines autorités municipales qui n'ont pas hésité à envoyer des bulls sur le site. C'est le coup de grâce qui a été porté à un site qui, au lieu d'être une «richesse» pour la ville de Biskra, est devenu une «tare» à gérer. Les projets généreux qui consistaient à faire du «Vieux Biskra» un immense musée, où se réfugierait la mémoire des années enfouies, sont dépassés et ressemblent, pour l'heure, à des chimères. Chaque jour agresse un peu plus le vieux Biskra qui offre un spectacle désolant et pitoyable. C'est tout Biskra qui semble souffrir d'une plaie ouverte et les «jours ensoleillés» du vieux Biskra sont reportés à d'autres échéances.