Défenseur et international français, qui s'est construit un palmarès à l'Olympique de Marseille, puis à Strasbourg, avant de rejoindre les Girondins de Bordeaux en qualité de joueur puis d'embrasser la carrière d'entraîneur aussi bien en France, au Maroc qu'en Algérie avec en plus, consultant de l'équipe de France lors des deux phases finales du Mondial, François Bracci, actuel entraîneur du Mouloudia d'Alger, a bien voulu répondre aux questions de L'Expression à la veille de ce quart de finale explosif Algérie-Côte d'Ivoire. Que pensez-vous de ce quart de finale Algérie-Côte d'Ivoire? F. Bracci: Ecoutez, je suis supporter de l'Algérie. Je me réjouis de l'allégresse que peut entraîner tout résultat de l'Equipe nationale algérienne à travers tout le territoire national. C'est réconfortant avec cette double qualification à la CAN et au Mondial après un long passage à vide et un trou noir. Mais, ce que je ne comprends pas, c'est cette attitude de certaines personnes qui ne cessent de fustiger cette équipe et son staff et ce, surtout après la défaite contre le Malawi. Je pense qu'ainsi l'Equipe nationale algérienne ne trouve pas le soutien voulu et cette attitude est typiquement méditerranéenne. De plus, faut-il rappeler que l'objectif de la sélection algérienne dans cette CAN était la qualification au second tour et c'est chose faite. Contre la Côte d'Ivoire, ce serait dur car c'est une équipe très, très forte. Quelles seraient les chances des Verts contre les Ivoiriens? Cette équipe d'Algérie pourrait bien remporter cette CAN. Il suffit de voir son parcours. Elle se comporte bien et j'aime beaucoup ce caractère et cette personnalité qu'a acquis cette Equipe nationale algérienne. Je pense que c'est tout bénéfice après le deuxième tour d'autant que cette phase finale de la Coupe d'Afrique des nations constitue un mode de préparation pour l'Algérie en perspective du Mondial prochain en Afrique du Sud. Et à propos de préparation, je voudrais juste remarquer que les anciens joueurs de l'Equipe nationale algérienne parlent à tort et à travers. Quand on dit qu'il fallait se préparer dans un lieu où le taux d'humidité doit être le même que celui de l'Angola, je répondrai qu'il faut qu'on sache que pour ce faire, il va falloir effectuer une préparation de 45 jours pour pouvoir se familiariser avec un tel climat. Et avec des joueurs évoluant hors du pays, c'est quasi impossible à faire, car il y a les engagements de ces joueurs avec leurs clubs respectifs. Si c'était uniquement avec des joueurs locaux, à la rigueur, ça aurait pu se faire. Or, ce n'est point le cas. Que pouvez-vous nous dire sur la Côte d'Ivoire? Franchement, en tant qu'entraîneur en Algérie, je ne m'intéresse nullement à l'adversaire. Je soutiens l'Algérie et c'est ce qui se passe à l'intérieur de l'équipe d'Algérie et sa manière de jouer qui m'intéresse et non son adversaire. Mais, il faut reconnaître qu'il y a en face des joueurs d'exception. On parle de Drogba etc., mais cela ne m'intéresse guère. Il faut surtout voir le potentiel que recèle l'Algérie pour contrer cette équipe ivoirienne et non la composante de cette dernière. Justement, on remarque beaucoup de blessés au sein de l'équipe et notamment le gardien de but et on évoque la probable intégration de Zemma-mouche comme titulaire. Certains y sont réticents et vous, quel est votre avis? Ceux qui sont réticents ne connaissent pas Zemmamou-che. Ce sont des discussions de café. Moi, je ne connais pas les autres gardiens, mais pour Zemmamouche je peux dire que c'est un joueur qui a du talent et il a travaillé très dur pour être là où il est. C'est comme moi, j'ai débuté à Marseille à l'âge de 18 ans devant les stars de cette équipe, mais cela ne m'a pas empêché de marquer un doublé et je suis devenu international par la suite. C'est le même cas pour Zemmamouche. Il faut lui faire confiance. Et puis, il y a ce match Angola - Algérie qui a été mal apprécié... Ecoutez, c'est comme la main de Thierry Henry. Moi j'aurais marqué avec deux mains pour me qualifier. Car l'essentiel c'est qu'il y a l'arbitre et qu'il n'a rien signalé. Ce qui veut dire que c'est bon. Et puis, avait-on réagi de la sorte pour le cas Allemagne-Autriche? C'est ça la vie et elle continue... Etes-vous optimiste quant à la réaction des Algériens face aux Ivoiriens? Je pense fortement que l'Algérie pourrait passer aux quarts de finale. Je ne m'intéresse qu'à l'évolution de l'Algérie et pas aux autres équipes qualifiées aux quarts de finale. Je vois des matchs de l'Algérie et quand il y a changement, je me pose des questions, pourquoi Saâdane a effectué un tel changement et pourquoi un tel schéma. Et si quelque chose me manque, je n'hésite pas à l'appeler. Et quel est donc votre dernier souhait? J'espère gagner le cham-pionnat avec le Mouloudia d'Alger et je demanderai, par la suite, au président de la Fédération algérienne de football, M.Raouraoua et à M.Saâdane de me permettre de devenir le consultant du coach algérien pour la Coupe du monde 2010. J'ai déjà participé à deux phases finales du Mondial avec l'équipe nationale de France.