C'est avec les souvenirs de la finale de la CAN 2008 au Ghana, que le Cameroun et l'Egypte se rencontrent ce soir en quarts de finale. Sur les quatre matchs des quarts de finale de la CAN 2010, Cameroun-Egypte, prévu aujourd'hui à 17 heures à Benguela, constitue sans conteste, le grand choc dans la mesure où, cette rencontre est déjà considérée comme une finale avant la lettre. L'Egypte, double championne d'Afrique, et le Cameroun, mondialiste 2010, sont parmi les équipes les plus citées en qualité de favorites pour le sacre final. Seulement, ce match ne permettra qu'à une seule des deux à passer aux demi-finales. D'ailleurs historiquement, les deux formations n'ont pas dérogé à la règle: L'Egypte possède le record des qualifications aux quarts de finale avec un total de neuf participations à ce stade, suivie justement du Cameroun, son adversaire du jour et son premier adversaire de la phase de groupe, le Nigeria avec huit participations chacune. L'Egypte a remporté trois fois le titre continental (1998, 2006 et 2008) alors que le Cameroun a arraché par deux fois ce trophée africain. Ce qui donne à cette rencontre un cachet vraiment spécial entre deux «géants» africains. De plus, ce match permet les retrouvailles entre le tenant 2008, l'Egypte, et le finaliste, le Cameroun. Les Pharaons d'Egypte doivent gagner ce match pour oublier cette amère élimination du Mondial 2010 devant ces Lions Indomptables du Cameroun à la recherche d'une revanche de leur défaite d'il y a deux ans en finale (1-0). Mené à deux reprises et bousculé par des Tunisiens transformés par rapport à leurs deux premiers matchs, le Cameroun arrache son billet pour les quarts en ayant trouvé à chaque fois les ressources pour égaliser. L'une des particularités de l'entraîneur français de cette équipe des Lions Indomptables, c'est qu'il ose bien prendre des risques en n'hésitant pas à faire reposer ses joueurs-clés pour assurer de bons résultats et ce, en procédant au système de jeu du match par match. Son adjoint, Yves Colleu: «Si on semble avoir trouvé une solution au niveau de l'attaque, il y a ce compartiment défensif qui fait problème, notamment au niveau de la vitesse de jeu. Dans une compétition où les matchs sont autant rapprochés, il est nécessaire de faire souffler certains joueurs, et d'en voir d'autres. Parce que la CAN, c'est évidemment un objectif, mais c'est aussi la perspective de la Coupe du Monde. Donc, il faut évidemment qu'on puisse juger certains joueurs dans cette compétition.» Et c'est d'ailleurs, ce qu'a fait Le Guen après le match gagné à l'arraché face à la Zambie (3-2), en modifiant considérablement son Onze de départ face à la Tunisie en laissant sur le banc de touche, son emblématique capitaine, Rigobert Song, ainsi que plusieurs cadres des Lions indomptables tels que Geremi et Emana. Bedimo. Et si cette technique du repos des joueurs est considérée comme un risque, ce n'est sûrement pas l'idée de Le Guen qui table justement sur un éventuel retour en force de ces mêmes joueurs dans le match suivant. Contre les doubles champions d'Afrique, il faut vraiment être au top, car l'Egypte a, de tout temps, montré son efficacité offensive. De plus, la cohésion et la bonne organisation et répartition des Egyptiens sur le terrain gênent considérablement leurs adversaires. Le Cameroun ne va sûrement pas échapper à la règle. Le coach égyptien, Hassan Shehata, le malicieux, fait toujours confiance à son capitaine, Ahmed Hassan, qui est devenu, avec 169 rencontres, codétenteur du record africain du nombre de sélections qu'il va une fois de plus améliorer face au Cameroun. Son expérience et son savoir-faire seront d'un grand apport et d'un grand soutien pour ses jeunes coéquipiers à l'image de la révélation de cette CAN, Mohamad Nagui (Gedo) Shehata est très serein en déclarant: «L'équipe est prête pour affronter n'importe quelle formation parce que l'équipe qui joue un tel tournoi ne doit se soucier de savoir qui sera son adversaire. Les joueurs sont prêts avec toute la concentration et la force voulues. Nous sommes venus en Angola pour conserver le titre et nous sommes sûrs de nos potentialités.» Seulement, Shehata et son équipe se doivent de faire très attention à cette formation des Lions Indomptables qui a montré sa très grande capacité à revenir au score (l'exemple est frappant contre la Tunisie). Pour Shehata, les stars Mohamed Aboutrika et Amr Zaki sont déjà oubliées, et c'est à Zidan, Hosni Abd Raboh, Emad Moteab et Ahmed Fathi de montrer que les Egyptiens sont toujours les Pharaons et qu'il n'est pas encore temps pour les «momifier»...Mais, attention, le nouveau capitaine de l'équipe camerounaise, Samuel Eto'o, rassure: «Aujourd'hui on a modifié l'équipe à 80%. Ça veut dire qu'on a un bon banc de touche et qu'on peut compter sur n'importe quel joueur, avant d'avertir, qu'il est grand temps que le Cameroun batte cette grande nation du football qu'est l'Egypte. J'ai beaucoup de respect pour cette équipe. On est avertis sur leur potentiel. Ils nous ont battu deux fois lors de la CAN 2008: en match de poules (4-2), puis en finale (1-0). Ce sera un grand match», espère-t-il.