Déception, suspense, espoir, joie. Les nerfs des téléspectateurs étaient malmenés avant-hier soir. Les péripéties du match Algérie-Côte d'Ivoire ont mis les nerfs des supporters à rude épreuve. Les battements de coeur suivaient le rythme des déplacements des joueurs sur le terrain. Tous les sens étaient sollicités. Les supporters étaient rivés au petit écran. Tout le corps était en état de fébrilité. Impossible de rester zen devant les scènes du match fou disputé avant-hier entre l'Algérie et la Côte d'Ivoire. Un match fou et formidable à la fois. Un choc interdit aux cardiaques. Les mots ne suffisent pas pour décrire l'ambiance dans laquelle les Algériens ont vécu l'empoignade entre les Fennecs et les Eléphants. Le suspense a duré 120 minutes. Déception, suspense, espoir, joie: les émotions étaient maîtresses des esprits portés au plus haut degré d'excitation. Les supporters des Verts ont eu droit à toutes les sensations. Un véritable cocktail d'émotions qui a épuisé et émerveillé des millions de téléspectateurs. Le suspense et l'excitation ont été les caractéristiques du match jusqu'au coup de sifflet final. On aurait pu penser que le scénario était inspiré d'un film d'action hollywoodien. «C'est jouable», «C'est raté», «On gagnera», «On sera qualifiés». Les commentaires variaient d'un moment à l'autre comme les opérations en Bourse. Personne ne s'attendait à une telle tournure après un début timide de l'Equipe nationale qui a encaissé un but à la quatrième minute. «On ne va pas aller loin!», affirme, inquiet, mon cousin Hakim prenant sa tête entre ses mains. «Ça commence mal!», intervient sa soeur. Réunis autour de l'écran à 20h30, le match a failli se terminer pour nous au bout de cinq minutes de jeu. «Déjà un but alors, c'est le scénario du Malawi, surtout pas ça!», crie son frère. «Nous avons encore de la chance pour marquer!», rassure mon oncle en priant qu'on égalisera avant la fin de la mi-temps. Un souhait émis par des milliers d'Algériens qui ont été entendus à la 40e minute de jeu, par un mémorable but de Karim Matmour. Un but qui a chauffé à blanc les esprits. «C'est une bouffée d'oxygène», avoue Hakim en reprenant des couleurs. «Les Verts commencent à maîtriser le jeu, je pense que nous avons de grandes chances pour la qualification», dit-il, non sans ajouter un grand: «Vive l'Algérie». Le moral est au beau fixe à la deuxième mi-temps, jusqu'à ce que l'entrée de Keita fasse basculer le score. Cet attaquant a pu, à la 89e minute de jeu, frapper dans la loge des Verts en faisant effondrer l'espoir de millions de supporters des Fennecs désireux de remporter la CAN. «C'est raté! ils ont bien joué, mais c'est le destin», finit par lâcher mon cousin en se frottant nerveusement les mains. Alors que cette balle nous a fait perdre l'espoir, le «Magic» Bougherra réussit à égaliser le score à moins de deux minutes de la fin de la rencontre. Incroyable, mais vrai! Difficile de réaliser ce qui vient de se produire. Un but qui vous laisse bouche-bée. Le journaliste algérien Hafid Derradji, qui commentait le match sur la chaîne Al Jazeera Sport, n'en revenait pas criant de toutes ses forces «Merci les Héros!» Ce dernier a, comme d'habitude, excellé dans son commentaire sur les Verts. Le but de Bougherra et l'exploit accompli par les Verts nous ont permis de croire en la victoire. «Je ne peux plus regarder ce match», commente Hakim au début des prolongations. Mais le but de Bouazza a encore donné du tonus et du rêve aux Algériens. Les blessures des joueurs, notamment du gardien Chaouchi, ont compliqué la donne. «Non. Il ne faut pas céder, faites-nous rêver!...», suppliait Derradji qui a donné libre cours à ses émotions. Les Verts, tels des guerriers, ont réussi à tenir le coup et porter haut les couleurs nationales. Le coup de sifflet final tant attendu a fini par retentir. Les Algériens étaient aux anges. Le pays est plongé dans la fête. C'était dur.