Un film fort, complexe, surtout sensuel et audacieux, qui plaide la tolérance et l'amour de l'autre. Depuis la semaine dernière, la réalisatrice Yasmine Chouikh a du pain sur la planche. La raison? Le tournage de son nouveau court métrage intitulé Djinn qu'elle vient d'entamer à travers différents sites de la localité de Taghit, dans la wilaya de Béchar. Le nouveau film, d'une durée de 20 minutes, produit par Acima-films, aborde la question de la femme en milieu saharien, a-t-elle précisé. A travers son héroïne Anbar, alias Nassima Mekaoun, la réalisatrice met en scène les aspirations de cette jeune femme, son rôle dans la société et reflète aussi les rapports de la femme avec les traditions et coutumes dans les régions du sud. Notons que le maire de la localité de Taghit, M.Nadour joue le rôle du père de la jeune fille. Le film, nous a souligné la réalisatrice, «porte sur le passage de l'enfant à l'âge adulte et son initiation à devenir femme. Il s'agit du combat à mener entre ses envies et le rôle dans lequel la socièté l'a assignée.» Selon Yasmine Chouikh, la localité touristique de Taghit a été choisie pour le tournage de cette nouvelle production, «parce qu'elle dispose de l'ensemble des décors naturels dont a besoin la production, de même que l'idée du scénario a été élaborée dans cette localité». L'aide et la contribution des autorités de la wilaya pour la concrétisation de ce projet artistique ont été l'autre facteur ayant favorisé le choix de cette région, a ajouté la réalisatrice, elle qui la connaît si bien. «La wilaya de Taghit m'a énormément aidée en m'octroyant une grande aide structurelle qui m'a facilité la tâche», confie la réalisatrice. Aussi plusieurs femmes de la localité de Béchar ont pris part à cette belle aventure cinématographique. Une équipe d'une dizaine de techniciens participe à la réalisation de ce court métrage qui s'inscrit en droite ligne des thèmes traités par la réalisatrice dans ses productions dont la femme et ses droit à l'émancipation. Djinns est pour rappel, le second court métrage de Yasmine Chouikh après Bab, (2006) qui met en scène le quotidien d'une jeune fille à l'intérieur d'une maison, subjuguée par une lumière et se trouvant aussi face aux tourments du monde du dehors créant en elle une impression de fascination- répulsion étrange. Dilemme auquel elle sera amenée à faire face un jour ou l'autre quand elle sera prête à franchir cette porte...Dans Djinns, la jeune fille se retrouve encore une fois face à des démons, d'une autre nature, peut-être mais bel et bien réels. Une nouvelle tentation de la vie et de son apprentissage que la jeune fille sera amenée à affronter pour affirmer son existence. Un film fort, complexe, surtout sensuel et audacieux, qui plaide la tolérance et l'amour de l'autre. Pour rappel, le scénario de ce court métrage a bénéficié, en octobre dernier, du Grand Prix du meilleur scénario du court métrage, lequel a été attribué «à l'unanimité» à la jeune réalisatrice Yasmine Chouikh pour son texte Les Djinns et ce à l'occasion des Journées cinématographiques d'Alger. Aussi, notre jeune réalisatrice confirmée est aussi connue pour sa double casquette de directrice artistique au Festival du court métrage de Taghit en plus de son métier de reporter à la Télévision algérienne. En guise de prix lors du concours du meilleur scénario, Yasmine Chouikh a été récompensée d' une caméra HD «prête à l'emploi», avaient signalé les organisateurs. Gageons que Yasmine Chouikh, une des valeurs sûres du cinéma algérien de demain, en fait actuellement, un bon usage pour un succès mérité de son travail.