Le sélectionneur national Rabah Saâdane a accusé la Confédération africaine de football (CAF) de travailler au ser-vice de l'Egypte. «Les Egyptiens jouaient avec les arbitres. Ils ont la CAF, la CAF est au Caire. Elle travaille pour l'Egypte. Tout le monde travaille pour l'Egypte», a souligné Rabah Saâdane. «L'arbitre a expulsé gratuitement notre meilleur défenseur, c'était bien planifié avant. Il faut voir la réalité: le match, c'est l'arbitre qui l'a fait basculer, c'est clair et net», a précisé le sélectionneur national résumant ainsi l'avis du peuple algérien, frustré par une élimination prématurée. Ainsi, l'arbitre béninois, Koffi Codjia, a épousé la cause égyptienne au détriment de la conscience professionnelle. A vaincre sans honneur, dit-on, on triomphe sans gloire. L'Egypte des Moubarak peut se réjouir de sa victoire, certes. Mais à quel prix? Si la victoire des Pharaons, au vu de la rencontre, ne souffre d'aucune objection, l'arbitrage de Koffi Codja Bonaventure soulève bien des interrogations. Sur un continent où les arbitres de haut niveau ne courent pas les rues, l'heure est à l'indignation. Une fois de plus... Koffi Codjia a porté atteinte à l'arbitrage africain en particulier, qui n'en avait pas besoin. En se mettant à la solde de l'Egyptien Mustapha Fahmy, secrétaire général de la CAF, Koffi Codjia a complètement discrédité l'arbitrage africain, à quelques mois du Mondial sud-africain, le premier organisé en terre africaine. Pourtant, cette CAN avait bien débuté. Après un premier tour plutôt propre, les hommes en noir ont littéralement perdu les pédales durant la phase finale. La Côte d'Ivoire lésée face à l'Algérie en quarts de finale, M.Damon qui accepte un but sorti de l'imaginaire pour l'Egypte au même stade de la compétition et la cerise sur le gâteau, Koffi Codjia qui refait des siennes. Pour rappel, le Béninois a notamment oublié de siffler un penalty flagrant pour le Gabon face à la Tunisie lors du premier tour. Ainsi, la CAF a une nouvelle fois brillé par son incompétence et son absence. L'instance continentale du football a confirmé son laxisme en désignant le controversé officiel béninois pour un match sur fond de tension. Pourtant, Koffi Codjia n'est pas à sa première bévue. N'a-t-il pas omis d'accorder un but en finale de la Ligue des Champions africaine 2006 au club tunisien du CS Sfaxien face au Al-Ahly d'Egypte? Tiens, tiens! encore l'Egypte de Mustapha Fahmy. Lors du Mondial 2002, la Turquie avait totalement refusé de se faire arbitrer par l'intéressé face au Costa-Rica. Alors, les Algériens n'ont-ils vu que du feu? Sont-ils si naïfs pour ne pas se rendre compte? Pourtant, ils ont été mis en garde par la délégation camerounaise: «Ne le laissez pas vous arbitrer, il va tout faire pour aider les Egyptiens, c'est le boy de Fahmy.» L'avertissement n'a pas été pris au sérieux. Pourtant, il est connu qu'en Afrique, le football et la justice ne font pas bon ménage. Le plus souvent, le jeu des coulisses l'emporte. A ce sujet, les Egyptiens sont champions. N'ont-ils pas hérité d'un tirage clément en se retrouvant dans le même groupe que le Bénin et le Mozambique, deux faire-valoir? Dire que la CAF n'est pas à la solde du lobby égyptien est une contre-vérité. Le siège de la CAF n'est-il pas au Caire, au même titre que le siège de la Ligue arabe, au point de vouloir les gérer comme un bien familial? Mustapha Fahmy, en poste depuis 1982, n'a-t-il pas succédé à son père, Mourad Fahmy, qui a occupé le poste de 1961 à 1982? Tout comme Amr Moussa, secrétaire général de la Ligue arabe depuis 2001, qui a remplacé l'Egyptien Ahmed Esmat Abdel Maguid et qui ne veut nullement céder sa place, même si l'Algérie a toujours milité pour l'alternance. Le parallèle est vite fait, diront certains. Pourtant, les enjeux ont dépassé les sphères sportives et économiques pour s'inscrire dans le sociétal et le politique. En effet, la rivalité entre les deux pays, notamment la question de leadership dans le monde arabe, s'est toujours posée et restera toujours posée.