La prestation scandaleuse de l'arbitre béninois dans une demi-finale de Coupe d'Afrique des nations est symptomatique de l'état délétère dans lequel se fourvoie une Confédération africaine de football de plus en plus décriée. Le choix de l'arbitre et ses assistants pour officier une rencontre de football aussi particulière a été finalement déterminant. L'Egypte a récolté le fruit d'un lobbying vieux comme la CAF. Un activisme qui favorise déjà à plusieurs niveaux l'équipe nationale et les clubs de l'Egypte engagés dans toutes les compétitions régies par l'instance suprême du football continental. Le referee béninois, qui fait partie des 38 arbitres internationaux présélectionnés pour la Coupe du monde en Afrique du Sud, a outrageusement foulé au pied les principes de l'impartialité. Toutefois, l'arbitre en question n'est pas un nouveau venu dans la haute compétition en Afrique. Il est connu pour s'être distingué par sa partialité flagrante en faveur de l'équipe égyptienne. Les Algériens avaient pourtant la latitude d'émettre des réserves concernant sa désignation à cette rencontre. Une exigence qui aurait pu ne pas aboutir mais qui aurait renvoyé la commission d'arbitrage à sa responsabilité. L'instance dirigée par le Camerounais Issa Hayatou est de plus en plus critiquée. Le sélectionneur national Rabah Saadane, du haut de son expérience, n'a pas mâché ses mots : «L'Egypte a le soutien de la CAF, la CAF se trouve au Caire ; les choses sont claires. Tout le monde travaille pour l'Egypte !» En effet, la Coupe d'Afrique des nations version angolaise a fait ressortir au grand jour les défaillances grandeur nature de la Confédération africaine de football. En plus d'une organisation approximative, les dirigeants de la CAF sont constamment accusés de malversations, voire de corruption. Robert Nouzaret, un entraîneur français qui connaît bien l'Afrique pour avoir entrainé plusieurs équipes nationales est dubitatif : «La CAF n'a pas été à la hauteur du football. Ni le comité d'organisation d'ailleurs. Il faudrait peut-être que la FIFA leur tape sur les doigts. Ou que les joueurs montent au créneau. D'autant qu'il y a une corruption latente dans ce milieu, beaucoup d'arrangements entre amis...» Cependant, force est de rappeler que le lobby de l'Egypte servant ses intérêts n'a été possible que grâce à une «désertion» de l'Algérie et d'autres pays du Maghreb de l'indispensable travail de coulisses au sein de la CAF. Une action continue de lobbying dans les structures régissant le football africain s'impose pour ne pas voir se rééditer de telles calamités. Les responsables du football algérien se doivent d'être présents de façon efficiente dans les rouages de l'organisation panafricaine de football. C'est devenue une lapalissade, le football se joue davantage dans les coulisses que sur les terrains. Les leçons de cette triste soirée du 28 janvier 2010 gagneraient à être retenues. M. B.