La sécurité de l'Europe «est la pierre angulaire de la politique étrangère américaine», a réaffirmé vendredi à Paris la secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton, dans un discours visant aussi à rassurer la Russie et appelant l'Otan à se préparer aux «nouvelles menaces». La diplomate en chef du président Barack Obama a énoncé les «principes centraux» de Washington pour revivifier l'Alliance atlantique, quelques mois après la réintégration de la France au sein des structures de commandement. Mme Clinton a réitéré l'opposition de l'Amérique à l'indépendance des deux provinces séparatistes de Géorgie, l'Abkhazie et l'Ossétie du Sud, au nom de «la souveraineté et de l'intégrité territoriale de chaque Etat», érigée en «principe» fondamental. Mais Washington «ne cherche pas à créer des divisions entre voisins et partenaires», a-t-elle ajouté à l'intention de Moscou. «Il n'y a qu'une Europe», a-t-elle lancé à son auditoire composé d'experts et de diplomates à l'Ecole militaire de Paris: «Une Europe partenaire des Etats-Unis, et une Europe qui inclut la Russie». Assurant que la défense antimissile controversée «rendra le continent plus sûr», elle a estimé que «cette sécurité pourrait s'étendre à la Russie, si la Russie décide de coopérer avec nous». Mais plutôt que d'entériner l'offre russe d'un nouveau traité sur la sécurité européenne, qui amorcerait «un processus long et compliqué», Mme Clinton a jugé que l'objectif d'une «sécurité indivisible» du continent pouvait être atteint «dans le contexte des institutions existantes, l'Osce (Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe) et l'Otan». Cette dernière doit évoluer pour affronter les menaces du XXIe siècle, a plaidé la secrétaire d'Etat américaine, énumérant «le terrorisme nucléaire, le cyberterrorisme, le changement du climat», ainsi que «les réseaux mafieux qui se livrent au trafic d'armes, de drogue et d'êtres humains». L'Otan a engagé une révision stratégique devant aboutir à la fin de l'année. L'Amérique maintiendra quoi qu'il arrive, a-t-elle insisté, «un engagement inébranlable» envers l'article 5 du traité de l'Otan, au nom duquel une attaque visant un membre de l'Alliance atlantique est considérée comme une attaque contre tous. A Paris, Mme Clinton a eu hier un entretien avec le président français Nicolas Sarkozy.