Le déplacement de la chef de la diplomatie américaine vise également à faire avancer la paix israélo-arabe. La secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton était en route hier pour le Golfe pour une visite au Qatar et en Arabie Saoudite où elle cherchera à obtenir l'appui de hauts responsables arabes et musulmans sur un renforcement des sanctions contre l'Iran. Le déplacement de la chef de la diplomatie américaine vise également à faire avancer la paix israélo-arabe et s'inscrit dans le cadre de la politique du «nouveau départ» dans la relation entre les Etats-Unis et le monde musulman voulue par le président Barack Obama dans son discours au Caire le 4 juin. Mme Clinton avait retardé d'un jour son départ, initialement prévu vendredi, en raison de l'hospitalisation de son mari Bill Clinton qui a subi une intervention cardiaque jeudi à New York. Mme Clinton devait participer hier à Doha au Forum mondial Islam-Etats-Unis avant de se rendre en Arabie Saoudite et de revenir demain aux Etats-Unis, selon un responsable du département d'Etat. Le président Obama s'est exprimé samedi devant le Forum dans un message enregistré annonçant la nomination de l'avocat Rashad Hussain comme émissaire américain à l'Organisation de la conférence islamique (OCI). Lors de son voyage, Hillary Clinton pourrait proposer aux Saoudiens d'augmenter les livraisons de pétrole à la Chine pour ainsi gagner l'appui de Pékin sur un renforcement des sanctions contre l'Iran. La République islamique est un des principaux fournisseurs de produits pétroliers de la Chine qui semble être le plus récalcitrant des cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU à des sanctions contre Téhéran. Rien ne garantit toutefois qu'une telle proposition aboutisse, estime Aaron David Miller, ancien conseiller de la diplomatie américaine, qui souligne que le contexte n'est pas favorable à ce que les Saoudiens fassent quelque chose «qui leur coûterait vis-à-vis des Chinois». «L'Arabie Saoudite a d'importantes relations commerciales avec la Chine», s'est contenté d'indiquer à la presse Jeffrey Feltman, sous-secrétaire d'Etat américain pour le Proche-Orient, lors d'une escale nocturne à Shannon, en Irlande. Notant que les Saoudiens et les Chinois s'étaient rencontrés récemment à plusieurs reprises, M.Felt-man a déclaré que les Etats-Unis souhaitent que Riyadh utilise ces relations pour aider à accroître la pression sur l'Iran. L'Iran a lancé mardi la production d'uranium enrichi à 20%, malgré les protestations des puissances occidentales. Ces dernières soupçonnent Téhéran de chercher à se doter de l'arme nucléaire sous couvert de son programme civil, ce que Téhéran nie. A la suite de cette annonce, la Russie a durci sa position, jugeant que l'adoption de nouvelles sanctions contre l'Iran était «davantage d'actualité». A Riyadh, Mme Clinton doit rencontrer le roi Abdallah et son ministre des Affaires étrangères, le prince Saoud al-Fayçal. Elle se rendra également à Djeddah, sur les bords de la mer Rouge, pour s'entretenir avec de hauts responsables saoudiens. A Doha, Mme Clinton rencontrera l'émir du Qatar, cheikh Hamad Ben Khalifa Al Thani, et le Premier ministre et ministre des Affaires étrangères, cheikh Hamad Ben Jassem Ben Jabr Al-Thani. Outre l'Iran, «la paix au Moyen-Orient figurera au menu des discussions», a indiqué le porte-parole du département d'Etat, Philip Crowley. La présence d'Al Qaîda au Yémen pourrait également être un des thèmes abordés, ont ajouté des responsables américains. Hillary Clinton devrait rencontrer plusieurs dirigeants lors de la septième édition du Forum mondial Islam-Etats-Unis, dont le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan, a ajouté le porte-parole. La Turquie plaide pour un règlement du dossier nucléaire iranien via le dialogue, estimant que des sanctions économiques ou une action militaire auraient des conséquences lourdes pour toute la région. La venue de Mme Clinton pourrait par ailleurs, permettre de raviver la relation entre Riyadh et Washington alors que le président Obama n'a pas convaincu les Saoudiens sur ses efforts pour relancer le processus de paix au Proche-Orient, avance Aaron David Miller.