Pour sortir d'une période de crise, le RND propose la modernisation de la communication. Les choix économiques du Premier ministre, M.Ahmed Ouyahia, sont contestés par l'opposition mais, au sein de sa formation, il peut compter sur un appui franc de ses militants. Au Rassemblement national démocratique, on est unanime à penser que la feuille de route mise à exécution par le Premier ministre et secrétaire général du parti, traduit dans les faits, le programme du président de la République élu à la majorité pour un troisième mandat. Ahmed Maouche, membre du conseil national, est revenu largement hier sur la question. Invité de l'émission «En toute franchise», il a commencé par rectifier quelques donnes. La première a trait à l'idéologie du parti et aux orientations que l'on reproche trop libérales. «J'ignore sur quelle base certaines parties nous taxent d'ultralibéraux. C'est archifaux», note-t-il. D'ailleurs, poursuit l'invité, «plusieurs mesures prises par Ouyahia, telles que la fermeture des entreprises, ont étés maintenues par ses successeurs». Certes, selon Maouche, la période Ouyahia paraît pour certains comme la plus dure. A ces derniers, il rappellera que le prix du baril de pétrole était à 9 dollars. Et que le stock algérien en denrées alimentaires ne répondait pas aux besoins de la population pour trois jours. Sans ambages, Maouche estime que l'Algérie récolte aujourd'hui les fruits de l'accord signé avec le FMI. Le cadre du RND est revenu sur les dispositions de la dernière loi de finances complémentaire. La polémique née autour de ce texte n'a pas lieu d'être sachant que dans «son esprit, la loi vient encourager la production nationale». Cela ne peut être que bénéfique pour les entreprises nationales sachant que, reconnaît-il, beaucoup d'entre elles peinent à trouver une place dans le marché national au vu de la concurrence. Le constat du RND est le suivant: malgré les efforts entrepris par l'Etat, le plan de mise à niveau des entreprises a échoué. Rappelons que le programme électoral du RND accorde une bonne place au développement des entreprises. Il appuie aussi les mesures salutaires décidées par le gouvernement pour sauver les sociétés stratégiques telles que la Snvi. M.Maouche a rappelé que son parti dispose de la majorité parlementaire dans le cadre de l'Alliance. Hors de cette composante politique, il ne peut constituer, à lui seul, une force de pression dans la chambre basse. Le cadre du RND répondait en fait, à une question de la journaliste qui a stigmatisé le peu d'initiatives du parti au niveau de l'APN. «Premièrement, nous ne sommes pas majoritaires. Et puis, au sein de l'alliance, nous ne sommes pas d'accord sur tout», précise Maouche. Ce dernier estime qu'il ne faut pas jeter l'anathème sur les élus qui tentent, dans le cadre de la loi, d'exercer pleinement leurs missions. Il cite entre autres le contrôle des actions du gouvernement. Les commissions de l'APN ont tenu pendant la session d'automne, qui s'achève le 2 février, plusieurs rencontres avec des ministres, nonobstant les questions orales. Par contre, les députés reprochent la lenteur affichée par le gouvernement pour la mise en oeuvre des textes d'application. Maouche a défendu l'idée selon laquelle les députés sont soumis à une ligne rouge. Cette limite se manifeste, notamment lors des conflits sociaux. «Nous sommes incapables d'intervenir lors des grèves, les travailleurs disposent de syndicat et d'intermédiaire», note Maouche. Il conseille au gouvernement d'endiguer la colère sociale en améliorant les moyens de communication en période de crise.