A l'approche des élections municipales, les citoyens, toutes communes confondues, donnent l'impression de ne pas savoir à quel candidat se vouer. Nombre de facteurs sont à l'origine de cette indécision. Les résultats négatifs laissés par les élus locaux au terme de leur mandat et l'absence de rigueur dans le traitement des doléances de la part des appareils de contrôle en sont les facteurs les plus déterminants. C'est également eux qui se trouvent derrière les émeutes qui ont éclaté un peu partout à travers le territoire national. La colère gronde encore dans de nombreuses communes où règne un calme précaire et trompeur. Une certaine appréhension est ressentie par les citoyens quant aux listes électorales et à leur composition. La reconduction de certains maires, actuellement sujets à de nombreux reproches, sur des listes électorales du FLN, du MSP et du RND, a généré une atmosphère explosive qui risque de prendre des tournures dramatiques. La population, qui demande des «comptes» aux élus partants, se retrouve désarmée devant l'«infiltration» de ces derniers sur les listes du parti majoritaire et se voit, par conséquent, dans l'obligation de recourir à la seule arme qui lui reste : l'abstention. L'absence d'échos aux doléances attise, chez les citoyens, le sentiment d'être utilisés à des fins électoralistes. La présence de précédents élus sur les listes électorales ne semble pas être au goût de certains cadres partisans qui rejettent l'idée de «rachat» que défendent d'anciens maires en perte de vitesse. Cette vérité a laissé place à des prises de bec au sein des partis les plus concernés par cette question. Tous les élus en perte de vitesse, quelle que soit leur couleur politique, tentent de se refaire une virginité au nez et à la barbe des citoyens. Le parti le plus convoité, parce qu'ayant le vent en poupe, est sans nul doute le FLN, où nouveaux et anciens militants se bousculent au portillon des candidatures. Ce parti, devant la dégradation de la situation sociale, ne ménagera sûrement pas ses efforts pour regagner la confiance de la population. Pour ce faire, il devra attendre une décantation dans ses listes électorales pour sauvegarder son prestige et parer à tout éventuel mouvement de protestation populaire.