Les candidats croisent les doigts pour que la révision des Codes se fasse au plus vite. Les élus se sont toujours plaints de l'absence de moyens et disent que leurs prérogatives sont limitées. Peut- être est-ce aussi cela qui fait que la majeure partie de nos communes, pauvres aussi bien en technicité qu'en fonds, sont à la traîne du développement. Les candidats s'efforcent de conjurer le sort et surtout croisent les doigts pour que la révision des Codes se fasse au plus vite. A Tizi Ouzou plus qu'ailleurs, les électeurs donnent l'impression de bouder la campagne et certains expliquent carrément, que les autorités locales en l'absence d'une révision des Codes communal et de wilaya, ne servent à rien. En effet, la campagne électorale qui est entrée dans sa seconde décade semble piétiner tout de même et ce, malgré l'entrée en lice des leaders des forces politiques. Les foules ne semblent guère intéressées. De fait, mis à part les militants, sympathisants et autres parents et amis de candidats, rares sont les citoyens qui se déplacent vers les meetings. Une exception est cependant à souligner et ceci ne fait que confirmer la règle: c'est ce meeting organisé par le maire sortant et candidat FFS de Draâ Ben Khedda, qui a pu réunir plus du tiers de la population de sa commune, venue non seulement l'applaudir, mais surtout écouter la présentation de son bilan. Cela fait penser que rares sont les élus sortants, et qui sont candidats à la prochaine élection du 29 novembre, qui ont pensé rendre des comptes à leurs électeurs. Certes, comparaison n'est pas raison, Draâ Ben Khedda est une commune riche. Les autres collectivités de Kabylie, ne vivant en fait, que de subsides accordés par l'Etat. Encore que ces subventions arrivent tout juste à couvrir les dépenses incompressibles comme les salaires et autres charges fixes. Mis à part ces communes, qui ne semblent guère en mesure de fonctionner sans l'aide de l'Etat, il y a le fait, que les élus, ou du moins, la majeure partie d'entre eux, sont soit des gens qui ne savent guère ce que le terme «gestion» veut dire et d'autres qui semblent plutôt vouloir aller siéger à l'APC, rien que pour la voiture de service de Monsieur le Maire. Certes, des élus font exception et il s'en est trouvé des gens qui ont laissé une très bonne impression chez les administrés. Les citoyens savent, en effet, que les prérogatives des élus ont été rognées à fond, notamment du temps de l'ex-chef de gouvernement, Ahmed Ouyahia. Le maire ne peut donner, ni de logement ni de terrain, tout cela étant désormais de la compétence du chef de daïra. Il ne peut pas non plus aider une famille en offrant un travail, les temps étant des plus délicats et pour tout le monde, alors il ne reste au premier magistrat de la commune, qui n'a même plus les prérogatives de requérir la force publique, que les services de l'état civil. Fort heureusement, il semble que les Codes des collectivités locales seraient revus vers la fin de cette année et, ainsi, certainement, donneront aux élus un peu plus de prérogatives. Les élus de ce 29 novembre, avec un peu plus de moyens que débloquera l'Etat, pourront sans doute, ainsi, tracer des petits plans de développement de leurs communes respectives. Certes, il y a eu des élus qui ont été confondus pour des détournements et sont actuellement soit devant les juges, soit carrément en train de purger une peine de prison. Mais cela ne doit pas nous autoriser à mettre les autres dans le même sac. Bien au contraire, représentants du peuple, ils méritent tout notre respect, peut-être un peu plus que l'administrateur, qui, en essayant de gêner un élu, arrive à asphyxier toute une commune. Les gens formulent le voeu que cette prochaine consultation soit finalement le début de quelque chose de prometteur pour le développement de l'Algérie profonde. L'espoir est d'autant plus permis que la majeure partie des candidats sont des jeunes et pour la plupart universitaires. D'où cet espoir chevillé au corps que les choses finiront par bouger.