Dans une correspondance adressée au Premier ministre, cette institution élue a émis des doutes quant à la société en charge du projet. Alors qu'on attendait la décision de développement concernant le gisement de zinc et de plomb de Oued Amizour, qui devrait être prise au début de cette année, le projet subit présentement les foudres des élus de l'APW de Béjaïa. Dans une correspondance adressée au Premier ministre, cette institution élue a émis des doutes quant à la société en charge du projet mais aussi aux conséquences que l'exploitation engendrerait. L'Assemblée populaire de la wilaya de Béjaïa estime que «l'histoire du joint-venture Western Méditerranéen Zinc, détenu à 65% par la petite société australienne, révèle plusieurs zones d'ombre quant au sérieux de la transaction». Les actionnaires dans ce projet sont au nombre de trois: Terramin Australia qui détient 65%, l'Enor 32,5% et l'Orgm 2,5%, faut-il le préciser. S'appuyant sur l'avis de plusieurs observateurs, l'APW affirme que «cette société n'est même pas répertoriée sur la liste officielle des compagnies minières australiennes» et qu'«elle est sans expérience dans le domaine minier et d'une très petite taille opérationnelle». Une situation qui lui a d'ailleurs «posé plusieurs contraintes», écrit encore l'APW expliquant que «depuis l'obtention de la licence en 2006, cette société n'a même pas pu lever une vingtaine de millions de dollars nécessaires au développement de ce projet». La société n'arrive pas à trouver d'assureur pour le risque environnemental, ajoute l'APW de Béjaïa qui avance pour cela des raisons. D'abord, «son incapacité à fournir des garanties industrielles, l'interdiction de la législation internationale quant à l'exploitation minière dans une zone à forte densité de population et enfin l'importance du gisement (5e mondial) hors de sa portée». Dans le même document, l'APW relève les effets ravageurs des particules de plomb et les risques de contamination de l'eau souterraine et de l'air dans un périmètre de 154 km. Il en va de même pour les 53 millions de tonnes de déchets et l'étendue du cratère sur 4 km. Devant ce constat, qualifié de «grave menace politique, économique, sociale et environnementale», l'APW de Béjaïa a décidé de «l'arrêt de l'exploitation et la traduction devant les juridictions compétentes de tous les responsables impliqués». Sans quoi, l'APW menace d'en tirer les conclusions qui s'imposent. Il convient de rappeler que l'étude de préfaisabilité a été achevée et celle de la faisabilité devrait être également bouclée. Il ne reste plus aux actionnaires, qui détiennent le permis, qu'à prendre la décision de développer le projet qu'ils soumettront aux autorités pour obtenir le permis d'exploitation. La construction devrait prendre deux années avant l'entrée en production du gisement prévu en 2012. Un lancement de production qui coïnciderait avec l'arrêt de la production de l'une des plus grandes mines au monde, située au Canada. Les prévisions d'investissement estimées à près de 350 millions de dollars pour la construction des installations, sont revues après étude, soit un montant d'investissement se situant autour de 266 millions de dollars. Le potentiel, quant à lui, a déjà été revu à la hausse après les forages effectués. L'Orgm avait tablé sur des réserves de 30 millions de tonnes à la découverte du gisement, le travail d'exploration effectué par Terramin a estimé au double les réserves en place. On parle de 58,6 millions de tonnes environ. Le projet devrait créer plus de 400 emplois directs, sans compter les emplois indirects.