Assurance n Le Président iranien a affirmé, hier, mardi, que les choses vont dans le bon sens pour régler la question du dossier nucléaire avec les grandes puissances. «L'Iran est toujours prêt à envoyer une partie de son uranium faiblement enrichi (3,5%) à l'étranger pour obtenir en retour des grandes puissances le combustible hautement enrichi (20%) dont il a besoin pour son réacteur de recherche de Téhéran», a réaffirmé Mahmoud Ahmadinejad lors d'une interview à la télévision d'Etat. «Il n'y a vraiment pas de problème. Certains s'agitent pour rien. Nous signons un contrat. Nous leur donnons de l'uranium enrichi à 3,5% et au bout de quatre ou cinq mois ils nous donnent l'uranium enrichi à 20%», a-t-il déclaré. M. Ahmadinejad n'a cependant pas donné d'indication sur la quantité d'uranium qui pourrait être impliquée dans cet échange, principal point d'achoppement dans les discussions avec les grandes puissances. L'enrichissement d'uranium est au centre d'un conflit entre l'Iran et les Occidentaux, qui redoutent que la République islamique, sous le couvert de son programme civil, ne cherche à produire de l'uranium suffisamment enrichi pour fabriquer une arme atomique. Téhéran a toujours démenti un tel projet. L'Iran a rejeté en novembre une proposition du groupe des Six (Etats-Unis, Russie, Chine, France, Grande-Bretagne, Allemagne) sur l'envoi de la plus grande partie de son uranium faiblement enrichi en Russie et en France pour y être transformé en combustible enrichi à 20% pour son réacteur de recherche de Téhéran. Il a, en retour, fixé un ultimatum aux grandes puissances pour qu'elles acceptent avant la fin du mois dernier (janvier) de lui livrer du combustible à ses conditions – un échange d'uranium simultané et en petites quantités –, faute de quoi Téhéran a menacé de produire lui-même de l'uranium hautement enrichi. Le groupe des Six a, de son côté, entamé, depuis la mi-janvier, des discussions sur un renforcement des sanctions internationales contre Téhéran, dont la politique nucléaire a été condamnée en novembre par l'Agence internationale pour l'énergie atomique (Aiea). De «nouvelles idées sur l'échange de combustible nucléaire entre l'Iran et les grandes puissances sont sur la table», a toutefois affirmé la semaine dernière le chef de la diplomatie iranienne, Manouchehr Mottaki, en marge du Forum de Davos. «Nous espérons qu'elles vont aboutir», a ajouté M. Mottaki en affirmant que l'Iran avait «levé des ambiguïtés sur la modalité» de l'échange du combustible et que le dossier nucléaire avait repris depuis «son cours normal».