Abdelkader Messahel l'a réaffirmé, jeudi, au représentant spécial du secrétaire général de l'Organisation des Nations unies, Hany Abdelaziz, nouveau patron de la Minurso. «L'Algérie apportera son soutien comme elle l'a toujours fait aux Nations unies et à l'envoyé personnel du secrétaire général de l'ONU au Sahara occidental, M.Christopher Ross, dans la recherche d'une solution qui soit fondée sur ce droit sacré à l'autodétermination, conformément à la légalité internationale et aux résolutions des Nations unies», a déclaré à la presse, le ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines, à l'issue de son entrevue avec le chef de la Mission des Nations unies pour l'organisation d'un référendum au Sahara occidental (Minurso). Une déclaration en guise de message qui rappelle l'attachement de l'Algérie au droit inaliénable des peuples colonisés de disposer librement de leur destin et de pouvoir accéder à leur indépendance. «J'ai pris connaissance des points de vue francs des responsables algériens que je vais transmettre le plus rapidement possible à M.Christopher Ross qui est le premier responsable onusien du processus des négociations entre les deux parties au conflit», a indiqué de son côté, l'hôte de l'Algérie qui foule pour la première fois le territoire national depuis sa désignation par Ban Ki-moon à la tête de la Minurso. Un mécanisme mis en place le 29 avril 1991 dans le cadre de l'organisation d'un référendum d'autodétermination au Sahara occidental et dont il est question aujourd'hui d'élargir les prérogatives. Veiller, en particulier, au respect de l'exercice des droits de l'homme redoutablement malmenés dans les territoires occupés du Sahara occidental. Il y eut l'affaire des sept militants sahraouis des droits de l'homme arrêtés le 8 octobre 2009 sur le tarmac de l'aéroport de Casablanca, qui croupissent en prison, l'expulsion d'Aminatou Haïdar, le 13 novembre 2009 vers l'île de Lanzarote aux Canaries et de nombreux autres cas de militants de la cause sahraouie, moins ou pas du tout médiatisés qui affrontent l'oppression de l'administration coloniale marocaine.A ce titre, le président de la République sahraouie a régulièrement saisi le secrétaire général des Nations unies. «Les citoyens sahraouis dans les territoires occupés du Sahara occidental, au sud du Maroc et dans les universités marocaines, vivent dans des conditions caractérisées par la radicalisation de la répression sauvage, la terreur, les procès iniques et le black-out sécuritaire imposé aux observateurs et aux médias internationaux» a écrit dans une toute récente missive, Mohamed Abdelaziz à Ban Ki-moon. La Minurso héritera-t-elle de cette délicate mais nécessaire mission qui pourra assurer le droit aux militants des droits de l'homme de s'exprimer librement sur la question du Sahara occidental? «Cette question doit être décidée par le Conseil de sécurité de l'Onu...Nous allons lui accorder l'importance qu'elle mérite et avec toute la franchise voulue», a répondu sans détour Hany Abdelaziz. «L'affaire des droits de l'homme occupera une place importante dans le renouvellement du mandat de la Minurso au mois d'avril», a annoncé à son tour Christopher Ross selon une information rapportée par le quotidien espagnol El Pais dans son édition de mardi. Quelles que soient les nouvelles attributions de la Minurso qui seront adoptées par le Conseil de sécurité le 29 avril 2010, le diplomate américain, successeur du Néerlandais Peter Van Walsum, pourra compter sur le vigoureux soutien de l'Algérie en vue de l'organisation d'un référendum d'autodétermination qui puisse garantir au peuple sahraoui de s'exprimer librement sur son indépendance. «Nous souhaitons que ces négociations puissent avancer dans la mise en oeuvre de ce qui a été convenu entre les parties dans le cadre des résolutions des Nations unies, notamment la dernière résolution, 1871, qui appelle les deux parties à travailler dans le sens d'une solution pour promouvoir l'autodétermination du peuple sahraoui», a précisé le ministre délégué algérien chargé des Affaires maghrébines et africaines. L'actualité a été assez généreuse avec le conflit du Sahara occidental en ce début de week-end. Normal. Tous les regards et surtout les oreilles seront braqués vers le comté de Westchester, aux Etats-Unis, dans la banlieue de New York où se dérouleront les 10 et 11 février les seconds pourparlers informels entre le Maroc et le Front Polisario mis sur pied par Christopher Ross. Mercredi, le SG de l'Onu a souhaité un règlement sans tarder de la question du Sahara occidental. «Un règlement rapide de ce problème de longue date serait bénéfique à la paix et à la sécurité régionale», a déclaré Ban Ki-moon lors d'un point de presse qu'il a animé au siège des Nations unies. Le ministre espagnol des Affaires étrangères qui avait démenti que son pays avait reconnu la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental, a souhaité vivement, jeudi à Bruxelles, que soit trouvée «une solution définitive et durable» à ce conflit. Miguel Angel Moratinos «s'est félicité de l'annonce de la tenue de pourparlers informels sur la question du Sahara occidental», a informé la télévision espagnole Rtve. La France, qui, signalons-le au passage, préside le Conseil de sécurité en ce mois de février, a apporté son soutien à l'initiative de Christopher Ross, a affirmé dans un communiqué son porte-parole du ministère des Affaires étrangères. Et du côté de Rabat, comment appréhende-t-on le rendez-vous des 10 et 11 février? «Le Maroc est confiant à condition de changer le discours de la guerre froide qui prévaut toujours à Alger et à Tindouf et c'est bien triste», a déclaré à l'issue d'un Conseil de gouvernement, le ministre marocain de la Communication et porte-parole du gouvernement, Khalid Naciri, qui, selon toute évidence, a de gros problèmes de repères géographiques.