L'édition maghrébine dans toutes ses expressions est à l'honneur depuis samedi à Paris, pour deux jours durant, à la faveur de la manifestation Le Maghreb du livre, organisée par l'association Coup de soleil. Les férus des livres se sont déplacés en grand nombre, en ce premier jour du week-end pour, à la fois découvrir ou acquérir des ouvrages édités dans les deux rives de la Méditerranée en arabe, en français et en tamazight, mais également pour rencontrer les auteurs, assister aux séances de lecture, aux conférences et aux débats. Pour cette 16e édition du Maghreb des livres, les organisateurs ont délocalisé la manifestation, quittant les salles de la mairie du 13e arrondissement, pour s'installer au Centre de l'histoire de l'immigration (Cnhi) qui offre des infrastructures plus adéquates. Le choix de ce lieu s'explique par la tenue d'une grande exposition sur un siècle de présence des immigrés en France et leurs apports à la société française. «Le Maghreb du Livre est en quelque sorte un prolongement à cette exposition», explique un membre de l'association. L'espace exposition-vente du Salon est celui qui attire le plus les visiteurs. Toutes les thématiques sont présentes et les ouvrages de toutes sortes sont disponibles. Aux côtés des grandes maisons françaises, des éditeurs maghrébins tentent de se frayer une place. Pour l'Algérie, on retrouve, entre autres, Casbah éditions, Dalimen ou encore Lazher Labter, qui proposent une partie de leurs titres. Les ouvrages d'histoire, notamment ceux consacrés à l'Algérie, et ceux abordant l'Islam suscitent un véritable engouement auprès des visiteurs et des acheteurs. Il en est de même pour la littérature et les ouvrages pratiques tous abordant le Maghreb, dans toutes ses dimensions et ses diversités. Parallèlement à l'exposition et les séances-dédicaces qui voient les auteurs se relayer à grande vitesse pour rencontrer les lecteurs, les tables rondes attirent également un grand nombre. C'est le cas du débat intitulé «Islam(s)» qui a suscité des interventions passionnées et passionnantes aussi bien de la part des intervenants comme Paul Balta, auteur de Islam, de Ben Slama, auteur de ´´Au nom de l'Islam: une enquête sur une religion instrumentalisée et de Tareq Oubrou, qui a signé un livre intitulé Profession imam. Les interventions des uns et des autres ont porté sur la nécessité d'éviter les amalgames entre Islam et islamisme, de prendre en considération les contextes socioéconomiques et politiques actuels de chaque société et d'éviter l'instrumentalisation de la religion par les politiques.