Les banques ont commencé à traiter avec diligence les dossiers de demandes d'importation des entreprises. L'importation des matières premières ne sera plus un casse-tête. Les banques s'engagent à faciliter la tâche aux entreprises algériennes productrices. «Les banques nationales ont mis en place des corridors spécifiques visant à familiariser les PME productrices avec le crédit documentaire (credoc).» C'est ce qu'a annoncé, hier, le délégué général de l'Association des banques et établissements financiers (Abef), Abderahmane Benkhalfa. Intervenant, lors d'un séminaire ayant regroupé les opérateurs de la région PACA et les opérateurs nationaux autour de la problématique de l'investissement en Algérie, M.Benkhalfa s'est montré rassurant sur le crédoc en promettant un traitement rapide. «Ce corridor spécifique permet de réduire les délais et les coûts ainsi que les commissions rattachées à ce credoc», a-t-il indiqué en précisant qu'il a été mis en place sur instruction du gouvernement. Devant le mécontentement affiché par les opérateurs économiques sur l'introduction du crédoc, le gouvernement a promis de trouver des solutions urgentes. Selon le représentant de l'Abef, ces mesures sont déjà opérationnelles précisant que sur le millier de crédocs que les banques ont effectués depuis août 2009, plusieurs ont été traités avec doigté et flexibilité car ils concernent des PME productrices qui emploient de la main-d'oeuvre algérienne. «Ce corridor spécifique est déjà mis en place et s'élargit selon le style de maison de chaque banque», a encore ajouté ce responsable. En d'autres termes, ces mesures consistent à faciliter l'accueil au niveau des agences de banque, à étudier les dossiers, les coûts et commissions, les délais de mobilisation du crédoc, son financement en dinars et la liste des correspondants bancaires à l'étranger. M.Benkhalfa a souligné en outre l'existence de formations qui seront dispensées aux chargés des credocs au niveau des PME. Voulant répondre aux critiques avancées par les opérateurs économiques, notamment étrangers, M.Benkhalfa a précisé que le crédoc ne constitue plus un frein pour l'activité économique. «Cette procédure vise à sécuriser les opérateurs économiques et les fournisseurs», a-t-il insisté en rappelant que ce système est appliqué dans tous les pays. M.Benkhalfa a présenté un résumé global sur la situation du secteur économique en Algérie. Malgré les insuffisances, il a estimé qu'en matière de transactions bancaires, les banques ont fait un grand effort en réduisant au maximum les délais. Un autre élément qu'il a présenté est celui de l'évolution importante du marché du crédit de 17% en 2009 alors qu'il était entre 7 et 8% en 2008. De son côté, le président du réseau Finances et Conseil Méditerranée de la région PACA, M. Xavier de Fornel, a soutenu l'avis de Benkhalfa sur le crédoc en affirmant qu'«il ne pose pas de problème». Certes, il reconnaît que cette procédure complique un peu la tâche des entreprises mais qu'elle n'est pas un frein à l'investissement. Preuve en est que dans les pays asiatiques, toutes les opérations passent par le crédoc. Le responsable de la délégation du PACA trouve que le marché algérien est très porteur. «C'est un marché qui a un énorme potentiel où on peut développer des niches», a-t-il reconnu. Conduisant une délégation d'experts en finances et en économie, ce président souhaite établir un réseau de contact avec les professionnels en Algérie. «Notre objectif est de créer un réseau avec les différentes parties pour accompagner les entreprises qui désirent investir en Algérie», a-t-il expliqué. Composé d'experts en finances et en droit, ce réseau oeuvre à orienter les opérateurs économiques et les aider à s'installer en Algérie. D'ailleurs, le séminaire a abordé les questions liées essentiellement à l'investissement. Le fonds d'investissement, les procédures d'encouragement, le transfert des bénéfices, les secteurs en besoin sont entre autres les problématiques soulevées lors des débats par les opérateurs français et algériens installés en France. L'expert Mohamed Boukhari a rappelé que l'Algérie est le pays où la pression fiscale est la plus faible en Méditerranée. Il a cité comme exemple l'IBS qui est à 19% en Algérie contre 30% en Tunisie.