Une tripartite sera organisée en mars prochain pour assouplir les modalités d'octroi du crédit documentaire. Il est question de substituer au Crédoc un crédit bonifié avec un taux réduit «que l'Etat doit consentir aux entreprises qui n'ont pas de moyens». C'est ce qu'a déclaré hier à L'Expression une source proche du dossier. On a également appris que le patronat espère que le gouvernement puisse «dispenser les petites entreprises du recours au Credoc en fixant un seuil de 3 millions de dinars en vue de leur faciliter la tâche». Plusieurs petites et moyennes entreprises PME éprouvent d'énormes contraintes à surmonter les difficultés induites par l'instauration du Crédoc comme seul mode de paiement des importations. Cette mesure a été introduite par la loi de finances complémentaire 2009. Aussi, l'assouplissement du crédit documentaire sera au menu de la tripartite qui se tiendra avant le 31 mars prochain, apprend-on des sources proches du dossier. Il sera question, précisent les mêmes sources, de l'examen et de l'arbitrage des propositions issues d'un groupe de travail installé à l'effet de dégager une solution à ce problème. Le ministre des Finances, Karim Djoudi, fut chargé par le Premier ministre de piloter cette commission, indique-t-on. Les représentants de la Centrale syndicale, ceux des organisations patronales signataires du Pacte social à savoir, la Cnpa, la Cgoa, la Cipa, Seve et la CAP ainsi que ceux de 7 banques constituent ce groupe de travail. En d'autres termes L'atténuation des difficultés induites par le Crédoc sur les entreprises du secteur productif en général et sur les petites et moyennes entreprises en particulier est l'axe principal des travaux entamés depuis le mois de décembre dernier. Près de 10 réunions ont été tenues par la commission et ce dans le cadre d'un processus de rapprochement entre les banques et les entreprises du secteur productif, selon les mêmes sources. Le groupe de travail est scindé en deux sous-commissions. L'une est chargée du dossier du Credoc et la seconde des relations banques-entreprises productrices publiques et privées. Il est connu que le système financier algérien est l'un des plus sclérosés. Les banques sont soumises à des règles prudentielles rigides. Il y aura fort à faire pour venir en aide aux PME/PMI dont plusieurs d'entre elles ont déjà mis la clé sous le paillasson. En tout état de cause, le dossier du rapprochement entre les banques et les organisations patronales est désormais déterré par le gouvernement. Le revirement du gouvernement a eu lieu suite à la montée au créneau des opérateurs économiques en réaction à l'instauration d'un seul mode de paiement des importations à savoir, le crédit documentaire. Les opérateurs économiques ont mis en avant, notamment l'absence de concertation et de débats se rapportant à cette question du Crédoc. Le travail sur l'amélioration des relations entre les banques et les entreprises du secteur productif enclenché en 2005 fut finalisé suite à une série d'au moins 18 réunions tenues entre les deux parties, nous a indiqué hier le président du Cnpa, Naït Abdelaziz. En parallèle à la fluidification des dispositions concernant le Crédoc, trois groupes de travail trilatéraux (ministère du Travail, organisations patronales et Ugta) ont été installés. Ils s'attellent à étudier les dossiers des allocations familiales, des retraites et des retraites anticipées. Les banques ont multiplié par dix l'offre de Crédoc, a annoncé, jeudi dernier, Karim Djoudi, ministre des Finances. Il s'agit d'atténuer les craintes des chefs d'entreprise après l'adoption du Crédoc comme seuil moyen de paiement. Des facilitations ont été identifiées pour accompagner les entreprises productrices. Ce travail a été élaboré au niveau d'une commission installé sous l'égide du Premier ministère et les résultats seront rendus prochainement, a ajouté le ministre. Selon lui, les chefs d'entreprise se sont plaints sur deux aspects du Crédoc: les coûts et difficultés pour son obtention. Les opérateurs ont demandé l'agencement d'un guichet affecté aux entreprises productrices. Concernant les difficultés de trésorerie, il a indiqué que le dépôt d'argent ne dépasse pas les 25 à 27% du montant du Crédoc.