L'effervescence était hier à son comble au QG de Louisa Hanoune. «Nous ne pouvons fournir aucune information fiable avant aujourd'hui (hier) à minuit. On effectue un véritable sprint pour boucler nos listes. Nous n'avons même pas le temps de nous attarder avec vous au téléphone». Cette réponse tranchante est venue hier d'un membre de la direction du PT, en charge de la coordination des listes électorales. Ce ne ce n'est pas tant le manque de candidats qui préoccupe le parti, que certains aspects bureaucratiques dont l'administration, surtout aux échelons locaux, trouve du mal à se départir. Même s'il était, donc, quasi impossible d'obtenir une estimation fiable hier, assez tard dans la journée, il était certain que le PT sera présent dans une trentaine de wilayas au moins. Pour rappel, le PT avait réuni les membres de son comité central, élargissant la rencontre aux secrétaires généraux de wilayas, afin de débattre du sujet des élections locales. Il avait été décidé que ce parti prendrait part à la course aux APW, mais pas à celle aux APC. Dans une conférence de presse, Louisa Hanoune avait expliqué ce choix stratégique par le refus de son parti de mener une campagne mensongère. Mensongère dans le sens où la direction du PT a estimé que «les prérogatives d'un P-APC ne lui permettent pas d'appliquer son programme en toute liberté, puisqu'il agit sous l'étroite surveillance des chefs de daïras et des walis». Le PT a même affirmé que «la situation sera aggravée lorsque entreront en vigueur les mesures prévues dans le très volumineux document relatif à la réforme de l'Etat». Ce document, comme souligné dans une précédente édition, prévoit de donner plus de prérogatives encore aux commis de l'Etat au détriment des élus locaux. Le PT n'en a pas moins décidé de prendre part à la course aux APW. Trois éléments, au moins, ont plaidé en faveur de ce choix stratégique. Le premier concerne le besoin qu'éprouve le parti de Louisa Hanoune de profiter de toute échéance électorale pour tenter de se rapprocher des citoyens via la tribune offerte par les médias lourds et les débats politiques en vue d'aller vers une solution politique et concertée à la crise algérienne. Le second a trait au fait que ce parti ne veut pas ajouter un nouvel élément à cette crise puisque son boycott serait interprété de la sorte. La troisième, enfin, vise à permettre aux élus de ce parti, autant que faire se peut, d'avoir un droit de regard sur les budgets de wilayas et leur répartition, mais aussi sur les grands projets en chantier ou en projet. En définitive, le PT, qui estime que «ce scrutin ne constitue nullement un pas vers la sortie de crise, (et qui rejette catégoriquement cette idée) de voter pour voter ou pour décrocher de nouveaux sièges», conclut en indiquant que «les résultats, quels qu'ils soient, sont loin d'être une préoccupation première pour le Parti des travailleurs».