Le patron du FNA a voulu marquer sa sortie pour jauger ses capacités de mobilisation. «Les transactions ont commencé, les ventes et les achats des voix se font à la commune comme à la wilaya», a révélé Moussa Touati qui n'a pas mis des gants pour s'en prendre aux candidats des prochaines sénatoriales. Lors de la rencontre avec ses militants, jeudi dernier à Oran, le patron du FNA a qualifié les candidats de certains partis de «revenants pour quémander l'immunité après avoir mis à sac l'Algérie». Le responsable du FNA a voulu marquer sa sortie d'Oran pour jauger ses capacités de mobilisation et voir par là même où en est la place de son parti sur l'échiquier politique national. Ainsi, à la faveur des sénatoriales, Moussa Touati a «décrété» le recours aux alliances sans exception, y compris avec le MSP. «Nous ferons des concessions dans des wilayas à la seule condition que nos alliés fassent preuve d'honnêteté dans leur démarche», a-t-il averti avant d'ajouter que cette alliance connectera le FNA aux partis disciplinés où il n' y a pas de zizanie. Pourtant ses propres bases, en particulier celles d'Oran, Tissemsilt et Médéa vivent, depuis la dernière présidentielle, au rythme d'une crise. À Oran, deux clans se livrent une bataille féroce. Le premier est guidé par Fethallah et Mekhalid, deux députés du FNA. Le second est mené par le duo Zerrouki Mohamed, membre du conseil national et le député Abou. Ayant à peine tenté d'occulter cette évidence qui prévaut au sein du bureau d'Oran, Moussa a, sur place, eu droit à plusieurs mises au point et correctifs lui ayant été formulés par le duo aux positions inflexibles composé de Zerrouki et Abou. «Plus jamais d'affaires au détriment du FNA, parti des pauvres!», s'est révolté Zerrouki assis aux côtés de Moussa Touati. Ce dernier, sans faire dans le détail, n'a pas hésité à fustiger ses camarades de l'autre clan en les accusant de tous les maux qui rongent leur parti. D'autre part, le chemin qui mène vers la chambre basse est jonché de coups bas, les frères ennemis du FNA semblent décliner le règlement de leur compte en public. Cette nouvelle donne est, semble-t-il, ancrée dans les esprits des militants d'Oran du Front national algérien. En effet, ils sont plusieurs élus locaux qui ne sont pas près de lâcher leur chef, Moussa Touati, mais ils lui reprochent, publiquement, d'avoir fermé l'oeil sur les agissements du député Fethallah. Ce dernier est, selon les mécontents, sur le terrain se mobilisant pour les sénatoriales avec la bénédiction de Moussa Touati tandis qu'un autre député, Abou, s'attelle, lui aussi, à cette mission. La fin de la guerre de leadership n'est pas pour demain, le premier responsable du FNA s'inscrit dans une tout autre logique, celle de la mobilisation. «La place revient aux militants, actifs, eu égard aux grands événements, comme les élections de 2012 qui approchent. Le FNA doit réitérer sa suprématie en préservant sa place comme étant la troisième force politique nationale», a-t-il lancé.