Lundi, Messahel a levé le voile sur les raisons du report de la conférence sur la sécurité au Sahel prévue pour 2009. L'Algérie reproche à ses voisins de la bande du Sahel le manque de coopération dans la lutte contre le terrorisme. Abdelkader Messahel, le ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines, a affirmé lundi soir que la véritable menace dans la région provient du terrorisme, appelant les pays voisins à renforcer, sur le plan bilatéral, la coopération dans les domaines notamment judiciaire et d'échanges d'informations. Deux maillons faibles de la coopération bilatérale et multilatérale dans la région. En fait l'Algérie estime que ses voisins sous-estiment le risque terroriste, et de surcroît, ne mobilisent pas les moyens à même d'anéantir la présence de groupe extrémistes dans la région. «Aujourd'hui, précise Messahel, il y a une menace sérieuse, contrairement à ce que pensaient nos voisins.» Il a appelé à créer «des synergies dans tous les pays voisins et, surtout, une responsabilité de chacun d'entre nous à lutter efficacement contre le phénomène du terrorisme». Le ministre qui était mardi l'invité de l'émission «Question d'Actu» sur Canal Algérie, rappelle, en outre, que la stabilité des pays du voisinage, que ce soit la Mauritanie, le Mali ou le Niger, «fait partie de la stabilité de toute la région», ajoutant que «l'Algérie a toujours été préoccupée par la stabilité des pays voisins.» Lundi, Messahel a levé le voile sur les raisons du report de la conférence sur la sécurité au Sahel prévue pour 2009. Selon lui, l'initiateur de ce projet était beaucoup plus préoccupé par le règlement des rebellions touarègues dans les deux pays voisins, le Mali et le Niger, «et nous, dès le départ, on avait dit à nos voisins que la menace était réellement le terrorisme et ses connexions: le banditisme, la migration clandestine et le trafic de drogue», a-t-il expliqué. Par ailleurs, selon la presse malienne, les relations entre le Mali et l'Algérie passent par une zone de turbulences. Cela du fait que le gouvernement malien ne montre pas assez de volonté pour faire barrage aux groupes terroristes dans la région qui multiplient les prises d'otages. L'Algérie voit du mauvais oeil aussi le refus du gouvernement de Bamako d'extrader les terroristes algériens incarcérés au Mali. Dans un autre chapitre, Messahel a annoncé que l'Algérie et la Mauritanie, en tant que pays voisins du Maroc et du Sahara occidental, assistent aux différentes rencontres tenues entre les deux parties en conflit «en qualité d'observateurs». «L'Algérie et la Mauritanie ne sont pas présents physiquement lors des réunions du Front Polisario et du Maroc, mais sont dans les environs», a-t-il précisé, Messahel affirme qu'il représentera l'Algérie à la prochaine réunion informelle entre les deux parties en conflit le 10 et le 11 février près de New York. Messahel réitère les positions traditionnelles de l'Algérie par rapport à ce conflit. L'Algérie souhaite déjà que les discussions entre le Front Polisario et le Maroc puissent être «substantielles et productives». Dès 2007, le Conseil de sécurité de l'ONU avait pris acte des deux initiatives qui ont été proposées, celle du Front Polisario et celle du Maroc. «Cela veut dire que les deux parties doivent aller au fond de la question et essayer réellement de rechercher une solution qui doit promouvoir l'autodétermination sur la base des propositions qui sont faites par l'une et l'autre des deux parties», a-t-il ajouté. Le ministre a réaffirmé que l'Algérie a toujours appelé à la négociation entre les deux parties et la mise en oeuvre de toutes les résolutions des Nations unies. Dans ce dossier, la promotion de l'autodétermination du Sahara occidental est fondamentale. Interrogé sur la demande africaine de la réforme du Conseil de sécurité, il a rappelé que l'Algérie figure parmi les pays ayant été rédacteur de la résolution qui réaffirme la revendication africaine de deux postes permanents avec droit de veto et 5 postes non permanents. «L'Afrique est le seul continent qui demeure uni autour de cette position», s'est-il réjoui, appelant à préserver cette cohésion.