Photo : Riad Par Ali Boukhlef Le brouillard qui a entouré les relations algéro-maliennes s'est apparemment dissipé, à en croire le ministre délégué chargé des affaires maghrébines et africaines. Abdelkader Messahel, qui est intervenu hier matin sur les ondes de la Chaîne II de la radio nationale, a, en effet, réaffirmé à la fois l'attachement de l'Algérie à de bonnes relations avec son voisin du Sud, mais aussi son intransigeance sur des questions qui touchent à sa sécurité intérieure. «Le Mali est un pays frère avec lequel nous avons des relations historiques. Nous partageons avec ce pays beaucoup de choses dont l'histoire et la langue. Mais quand il y a des choses qui peuvent porter atteinte à la sécurité des Etats, nous devons le dire», a-t-il affirmé tout en rappelant que la dernière réunion qui a regroupé mardi dernier les ministres des Affaires étrangères des pays du Sahel a été une occasion de «rappeler des griefs». Ceci renvoie, bien sûr, à la manière dont s'était déroulée cette conférence. Et Messahel de rappeler que les ministres présents ont reproché au Mali la libération de quatre terroristes en contrepartie de celle d'un otage français. C'est ce dernier évènement qui a poussé les ministres des pays de la région à se réunir pour que, plus jamais, «des choses de ce genre ne se reproduisent». Le ministre algérien a, bien entendu, usé de son langage diplomatique habituel pour certainement ne pas écorcher le voisin du Sud, mais le ton est révélateur du malaise provoqué par cette affaire. «Nous sommes engagés, a-t-il rappelé, à combattre le terrorisme». Et les garanties ? Messahel n'y va pas de main morte : «Il y a des conventions juridiques bilatérales à renforcer pour que ce qui s'est passé récemment ne se reproduise plus». Ceci d'autant que, poursuit-il, «la lutte contre le terrorisme ne coûte pas forcément de l'argent. Il suffit parfois d'un peu plus de volonté». Mais cela ne suffit pas non plus, avoue l'invité de la radio. Il a par contre refusé de s'aventurer sur le terrain opérationnel, préférant laisser cela aux responsables militaires. Dans ce contexte, rappelle Abdelkader Messahel, la lutte contre le terrorisme à elle seule ne peut suffire sans les efforts du développement. L'Algérie a d'ailleurs beaucoup investi dans ce domaine. A commencer par la réalisation de projets d'infrastructures de base dans les zones frontalières du Niger et du Mali. «La priorité est donnée à l'eau, la Santé et la formation des jeunes», dira-t-il, non sans rappeler que les pays du Sahel sont situés dans la zone la plus pauvre du monde. Ce qui complique d'avantage la tâche des Etats. Sur un autre plan, le ministre délégué chargé des affaires maghrébines et africaines a indiqué qu'un sommet entre les chefs d'Etat du G8 (Etats-Unis, Canada, France, Angleterre, Italie, Allemagne, Japon et Russie) et les pays initiateurs du Nepad (Nouveau partenariat pour le développement en Afrique), dont l'Algérie, se tiendra au mois de juin au Canada. Cette rencontre aura à «évaluer les 8 ans du Nepad», selon lui.