Malversations liées à des marchés de plusieurs milliards de dollars, pots-de-vin, détournements, l'affaire Sonatrach n'a pas livré tous ses secrets. D'autres gisements sont encore exploités par la justice. Dans notre édition du 9 février, nous annoncions que d'autres personnes seraient probablement sur le point d'être interpellées en vue d'être auditionnées par le magistrat instructeur. C'est désormais chose faite. Selon certaines sources judiciaires, le directeur central audit et le directeur des activités centrales, auraient été interpellés mercredi en fin d'après-midi. Après audition, ces deux cadres seraient placés sous contrôle judiciaire. Le commun des citoyens pensait avoir tout vu. Evidemment que non. Puisque selon nos sources, le directeur exécutif des ressources humaines a été relevé de ses fonctions. D'autres auditions et fin de fonctions sont attendues pour les jours qui viennent. Ces hauts cadres seraient impliqués dans des malversations, notamment l'octroi de marché de gré à gré. En effet, l'enquête en cours concerne actuellement des contrats énormes qui auraient été passés de gré à gré, sans passer par la procédure normale d'appel d'offres. Un audit a été installé par le juge d'instruction en charge de l'examen de ce dossier épineux afin de décanter les vraies dépenses à caractère d'utilité publique et celles effectuées dans un cadre fallacieux. Dans cette affaire, pour rappel, sont impliqués Mohamed Meziane, président-directeur général de Sonatrach, et une dizaine de hauts cadres dont le vice-président des activités Amont, Transport et Commercialisation. Ces derniers ont été inculpés par la justice. Deux des vice-présidents, un ancien P-DG de la banque publique, le Crédit populaire d'Algérie (CPA), et son fils, dirigeant un bureau d'études, ainsi que les deux fils de M.Meziane et un entrepreneur privé ont été placés sous mandat de dépôt. L'affaire Sonatrach n'a pas livré tous ses secrets. Selon le site toutsurlalgerie, Sonatrach aurait effectué en 2003 un important placement financier auprès de Russel Investment pour un montant avoisinant les 2 milliards de dollars. Ce placement a été réalisé via la société Rayan Asset Management FZ LLC, basée aux Emirats arabes unies et dirigée par un Algérien dont le nom a été cité dans l'enquête sur l'affaire de corruption de l'autoroute Est-Ouest. Ce placement de Sonatrach, faiblement rémunéré, rapporte en revanche plus de 4% par an à la société Rayan Asset Management FZ LLC. Sur un autre plan, le ministre de l'Energie et des Mines a annoncé la découverte de gaz naturel au champ de forage et d'exploration pétrolière de Rahouia, à 30 km au nord-ouest de la wilaya de Tiaret. «Cette découverte est un indice sur l'importance des réserves énergétiques au nord du pays», a indiqué Chakib Khelil soulignant que ces découvertes seront dirigées vers le domaine de la production au niveau du projet de raffinerie de pétrole dans la zone de Sidi El Abed, à l'est de la wilaya de Tiaret. Un projet qui devrait voir le jour au 2e semestre 2011, selon Abdelhafid Feghouli, président-directeur général par intérim de Sonatrach. Ce qui n'a pas empêché certains détracteurs du ministre d'avancer que l'annonce de cette découverte de gisements de gaz n'est autre qu'une manière de justifier l'implantation de la raffinerie de Tiaret et d'anticiper sur d'éventuelles autres révélations relatives au scandale secouant le secteur de l'énergie et des mines. Ce projet d'un milliard de dollars devait être installé dans un premier temps à El Kseur dans la wilaya de Béjaïa. En 2005, la commission d'évaluation de Sonatrach avait donné son aval pour l'implantation d'une raffinerie à El Kseur. Mais coup de théâtre! le projet a été délocalisé pour des raisons inconnues.