L'enjeu est l'alléchant montant de 150 milliards de dollars accordés par l'Etat dans le cadre du plan quinquennal 2010-2013. L'avant-projet de loi sur la promotion immobilière, encore à l'étude et à soumettre prochainement à débat et enrichissement au niveau de l'Assemblée populaire nationale et du Sénat avant sa promulgation, ne fait pas l'unanimité au sein des intervenants directs dans le secteur du bâtiment, en particulier les entrepreneurs algériens. En effet, Abdelmadjid Dennouni, président de l'Ugea a rejeté le projet en question. Le qualifiant de Code pénal bis, l'intervenant à la conférence d'Oran a expliqué que l'Ugea, comprenant 34.000 entrepreneurs et 400.000 travailleurs, n'a pas été associée à la réflexion portée sur le projet de loi. «Nous souhaitons que nous soyons associés à la confection de ce projet» a-t-il affirmé. Aussi, le conférencier a mis en garde contre toutes les formes bureaucratiques dont souffre le secteur du bâtiment. D'un discours tranchant, il a mis à nu certaines facilitations accordées aux entreprises étrangères, notamment les opérateurs chinois et turcs. Ce qui semble gêner le plus les entrepreneurs algériens sont ces lenteurs administratives qui semblent ancrées quand il s'agit de régler des situations de paiements des factures d'opérateurs algériens. «L'entrepreneur étranger est rémunéré au bout d'un mois, l'entrepreneur algérien est pénalisé par six mois d'attente», a-t-il repliqué froidement révélant qu'au moins 60% des projets attribués aux entreprises étrangères sont sous-traités par les sociétés algériennes. Pis. L'enjeu est l'alléchant montant de 150 milliards de dollars accordés par l'Etat dans le cadre du plan quinquennal 2010-2014. «400 entreprises algériennes devant profiter de la mise à niveau devront être opérationnelles dans trois ans» a-t-il déclaré. Un montant d'un milliard de dinars est dégagé à l'effet de cette opération. «Il n'existe aucune différence entre les entreprises algériennes et celles étrangères», a-t-il indiqué ajoutant que les opérateurs algériens sont capables de relever le défi de la réalisation du programme présidentiel du million de logements pourvu que «nous soyons traités de la même manière que les opérateurs étrangers», a-t-il plaidé. M.Dennouni a appelé à «la levée des contraintes qui ont généré chez l'entrepreneur algérien le sentiment qu'un meilleur traitement est réservé aux opérateurs étrangers activant en Algérie», en évoquant plusieurs exemples pour qualifier cette situation de concurrence déloyale, comme le cas de l'approvisionnement en ciment ou des délais réservés par les maîtres d'ouvrage aux entreprises étrangères. Aussi, a-t-il appelé à la mise en place des commissions de régulation. «Ce mécanisme devra soutenir le prix réel du logement au seul profit du citoyen» a-t-il encore préconisé. Selon le président de l'Union générale des entrepreneurs, ces réflexions alimenteront les débats et la réflexion qui seront ouverts à l'occasion des prochaines assises nationales qui auront lieu avant la fin du premier semestre de l'année en cours et qui se tiendront à Alger. La rencontre réunira les intervenants directs dans le secteur du Btph, en l'occurrence les directions de l'emploi, des PME-PMI, des banques et des organismes.