Pour le prochain quinquennat, la politique hydraulique sera axée sur la sécurisation des réserves nationales, la protection en matière de consommation en eau potable et l'irrigation des terres agricoles. Le ministre des Ressources en eau reconnaît la rareté de l'eau en Algérie. «Dans notre pays, l'eau est rare et cela est désormais une constante avec laquelle nous devons nous adapter», a souligné Abdelmalek Sellal dans un entretien accordé à l'APS. Pour faire face à ce déficit hydrique, l'Etat a adopté une nouvelle politique axée sur la sécurisation des réserves nationales pour assurer l'avenir hydraulique du pays. Dans ce contexte, le ministre a tenu à rappeler les différentes opérations en cours. Dans le domaine de la mobilisation et du transfert des ressources, le ministre a cité «la construction de 16 barrages à travers le territoire national pour une capacité supplémentaire de 1,8 milliard de m3, du grand projet d'AEP de Tamanrasset, à partir de la nappe de In Salah, qui doit être réceptionné fin 2010, du système hydraulique Mostaganem-Arzew-Oran (MAO) dont la livraison en totalité est prévue pour le mois d'avril 2010». Pour rappel, le MAO a été partiellement mis en service en juillet 2009. Toujours en matière de mobilisation des ressources, M.Sellal a indiqué que «l'action de l'Etat porte également sur un programme de dessalement d'eau de mer qui comprend la réalisation de 13 stations et de leurs aménagements en aval pour une production de 2,26 millions de m3/j.» Sur sa lancée, le ministre citera l'extension du système Béni Haroun par la réalisation de l'interconnexion des cinq barrages le composant, le transfert des eaux de la nappe de Chott El Gherbi vers les agglomérations de Tlemcen, Sidi Bel Abbès et Naâma et dont l'appel d'offres est en cours de lancement, l'alimentation en eau potable des wilayas des Hauts-Plateaux à partir du barrage de Koudiat Acerdoune, en cours, l'AEP des agglomérations du couloir Akbou-Béjaïa à partir du barrage de Tichy Haf, partiellement mis en service, et l'alimentation en eau potable des agglomérations de la wilaya de Jijel à partir du barrage de Kissir, en cours. En matière d'assainissement, le ministre évoquera la réalisation de 36 stations d'épuration et 40 lagunes ainsi que des travaux d'aménagement hydro-agricole sur 11.600 hectares. Le prochain plan quinquennal prévoit, selon le ministre, la réalisation de 19 nouveaux barrages et la surélévation de quatre autres pour atteindre une capacité de mobilisation de 9,1 milliards de m3, la réalisation de six grands projets de transfert et de 14 adductions d'eau potable, la réhabilitation des réseaux d'AEP pour 22 villes et des réseaux d'assainissement pour 12 villes, la construction de 44 stations d'épuration et 42 lagunes pour atteindre une capacité de traitement des eaux usées de l'ordre de 1,2 milliard de m3/an et les travaux d'aménagement hydro-agricole sur 60.000 ha et la réalisation de 174 retenues collinaires. En parallèle à ces projets, le secteur entamera la réalisation «des réserves régionales stratégiques, le développement du potentiel d'irrigation au profit de l'agriculture, l'économie de l'eau, l'exploitation des systèmes hydrauliques complexes, la consolidation du déploiement national de l'Algérienne des eaux et de l'Office national de l'assainissement, et l'étude de la production d'énergie électrique à partir des barrages», révèlera le ministre. Abordant la gestion des services publics de l'eau et de l'assainissement dans les villes d'Alger, d'Oran, de Annaba et de Constantine par des opérateurs internationaux, le ministre, s'il se dit satisfait de leur gestion à Oran, et Constantine, elle l'est moins à Annaba où «des insuffisances ont été signalées et le partenaire va être rappelé à l'ordre pour améliorer sa présence qualitative», indique Abdelmalek Sellal. Faisant un état des lieux, le premier responsable insistera sur la «formation et le transfert de savoir-faire car l'encadrement national devra nécessairement prendre en charge la gestion d'un service public qui devra être performant, et c'est là notre principal objectif», laissant entendre que les contrats de partenariat ne seront pas reconduits. Quant aux réserves d'eau, le ministre dira qu'à l'heure actuelle, «la réserve totale des ressources hydriques superficielles emmagasinées dans nos 63 barrages en exploitation, avoisine les 4 milliards de m3, soit un taux de remplissage de 68%».