Le minaret et une partie du toit se sont effondrés sur les fidèles alors qu'ils accomplissaient la prière du vendredi. Quarante et une personnes ont été tuées et 76 blessées vendredi dernier, dans l'effondrement du minaret d'une mosquée historique de Meknès (centre du Maroc), selon un nouveau bilan communiqué hier par un responsable local de la sécurité civile. Le nombre de victimes pourrait encore s'alourdir, selon cette source. Le précédent bilan, établi au milieu de la nuit, faisait état de 40 morts. Hier matin, les sauveteurs continuaient de fouiller les décombres, le plus souvent à la main, leur travail étant compliqué par l'exiguïté des lieux. Toute la soirée de vendredi, le bilan n'a cessé de s'alourdir, le ministère de l'Intérieur et les autorités locales faisant état au fur et à mesure de 11, 32, 36 puis de 41 morts. Le nombre de victimes pourrait toutefois encore augmenter car les fidèles sont traditionnellement très nombreux à la prière de la mi-journée (Dohr) le vendredi. Les causes de l'effondrement du minaret n'ont pas été officiellement précisées mais les fortes pluies des derniers jours sont montrées du doigt. «Le minaret s'est effondré à cause des fortes pluies qui se sont abattues ces derniers jours sur toute la région», a ainsi expliqué la télévision publique Al Oula dans son principal bulletin d'informations de la soirée. Le minaret et une partie du toit se sont effondrés sur les fidèles alors qu'ils accomplissaient la prière du vendredi, a-t-elle annoncé. Les blessés légers ont été évacués vers les hôpitaux de Meknès alors que les cas graves étaient dirigés sur les centres hospitaliers de Fès, la «capitale spirituelle» du Royaume, à 60 km au nord de Meknès, tel qu'affirmé par les autorités locales. Selon la télévision, les opérations de déblaiement menées par les pompiers et les forces de l'ordre étaient toujours en cours à 22h00 GMT. Selon un habitant, les secours ont été au début gênés par des mouvements de foule, la mosquée étant édifiée dans un espace confiné et entouré de murs délimitant la vieille ville. «Parallèlement à la prière du vendredi, les fidèles s'apprêtaient aussi à observer la prière du mort pour rendre hommage à une personne décédée dont le corps se trouvait à l'intérieur de la mosquée», a déclaré une source proche des autorités locales. Le roi Mohammed VI a demandé au gouvernement de procéder dans les «meilleurs délais» à la reconstruction de la mosquée Berdieyinne, un monument historique, ancien de plusieurs siècles, en veillant à la «préservation de son architecture originelle». Selon la délégation régionale des Affaires islamiques, une grande partie de la mosquée était construite en pisé. Son minaret était considéré comme l'un des plus hauts de Meknès. La mosquée Berdieyinne est un lieu de culte construit au XVIIIe siècle. Elle a été édifiée sur proposition de Khnata Bent Bakkar, première femme ministre du Maroc, après la mort du sultan alaouite Moulay Ismaïl. Le Maroc est soumis depuis plusieurs semaines à de très mauvaises conditions météorologiques. Plusieurs personnes ont péri dans des crues d'oueds, des routes ont été coupées à la circulation et des inondations ont détruit des cultures dans le nord et le sud du pays, selon la presse marocaine.