Les spécialistes tirent la sonnette d'alarme pour le cas de l'Algérie où la population est majoritairement constituée de jeunes. Chaque jour, 20 milliards de cigarettes sont consommées dans le monde. C'est ce qu'a révélé, hier, le psychiatre Mostafa Bouzidi, chef de service à l'hôpital Nedir-Mohamed de Tizi 0uzou, dans sa conférence à la Maison de la culture Mouloud-Mammeri de Tizi Ouzou. Elle a été donnée dans le cadre du colloque organisé sur les fléaux sociaux depuis mercredi dernier. Le Dr Bouzidi a tiré la sonnette d'alarme sur le phénomène de la consommation du tabac et de la drogue qui ne cesse de croître aussi bien dans le monde qu'en Algérie. L'intervenant n'a pas hésité à dire qu'en Algérie, on se dirige tout droit vers la catastrophe car la population de notre pays est majoritairement constituée de jeunes. Cette frange de la société est la plus touchée et la plus vulnérable. Ainsi, l'orateur a expliqué dans son allocution que les adolescents sont particulièrement exposés à la consommation du tabac et de la drogue, surtout quand d'autres facteurs s'en mêlent. «Lorsque l'individu est déséquilibré et que l'on vienne lui proposer une cigarette ou de la drogue, il peut céder facilement», a affirmé le Dr Bouzidi. Il a aussi expliqué qu'actuellement, les parents se plaignent de plus en plus de leur incapacité à inculquer une bonne éducation à leurs enfants. Mais le psychiatre a aussi expliqué que quand les parents sont déséquilibrés, ils ne peuvent pas faire grand-chose pour leurs enfants. L'intervenant n'a pas nié la complexité de la situation et du fléau, allant jusqu'à illustrer ses propos par le cas des médecins, qui, connaissant parfaitement les méfaits désastreux de la cigarette, continuent néanmoins de fumer. Cela dit, le conférencier a insisté sur le fait que les solutions existent et qu'elles sont faciles. L'essentiel est que le toxicomane ait la volonté d'arrêter. Après quoi, il lui faudrait passer à l'action. Le toxicomane, en cas de difficulté à cesser de fumer ou de prendre de la drogue, peut avoir recours à des cures de désintoxication. Le Dr Bouzidi a indiqué que plusieurs facteurs et de nombreuses parties entrent en considération dans la lutte contre ce fléau. Pour lui, il est urgent de mettre sur pied des commissions pluridisciplinaires afin de cerner les causes qui poussent les gens à avoir recours à ces substances très nocives pour la santé. Le psychiatre explique cet état par le fait que beaucoup d'argent est généré par la commercialisation de la drogue de par le monde. Enfin, l'orateur a précisé que seulement 5% des toxicomanes demandent l'aide des professionnels et il s'agit en grande majorité des cas les plus graves. Les 95% restants ne sollicitent jamais d'aide et continuent à sombrer jusqu'au jour où des dégâts se font signaler.