Les 13.000 éleveurs, 90 laiteries, ainsi que les 650 collecteurs de lait cru auprès des fermiers n'ont pas encore reçu les primes de soutien de l'Etat, accusant des retards allant de 3 mois à une année. L'Office national interprofessionnel du lait (Onil) a un «délai jusqu'à fin mars prochain» pour résorber les retards dans le paiement de ces subventions accordées par l'Etat dans le cadre du développement de la production nationale du lait, a mis en garde lundi Rachid Benaïssa, ministre de l'Agriculture et du Développement rural. S'exprimant lors d'une réunion de coordination sur la filière lait, le ministre a attribué cette situation à «l'inadaptation» de l'Onil au nouveau système de soutien aux différents acteurs en numéraire des primes. Ce dispositif d'aide, mis en place en juin 2009, a atteint «12 milliards de dinars a été répartie à raison de 12 DA/litre à l'éleveur, 5 DA/litre au collecteur et 4 DA/litre à l'intégration du lait cru dans la production du lait en sachet subventionné à 25 DA/litre». Ce mécanisme vient en soutien au programme de promotion de la production laitière nationale lancé en 2003, destiné à réduire les importations de poudre de lait pour sa transformation. L'amélioration de la production nationale et de son intégration industrielle est l'objectif du ministère. En effet, selon une source du ministère, depuis le mois de juin de l'année 2009, le secteur a lancé la mise en place d'un nouveau système de régulation et de développement interprofessionnel pour la filière lait. Ce système gravite autour de l'Office interprofessionnel du lait (Onil) avec la contribution et la contractualisation des professionnels de cette filière, éleveurs, collecteurs, laiteries, etc. Il y a lieu de souligner cependant, que malgré la complexité de la filière induite par les nombreux intervenants, des résultats positifs ont pu être enregistrés en 2009. Pour illustrer ses propos, le ministre a cité le chiffre d'affaires de la filière qui «a atteint plus de 160 milliards DA, la création de 100.000 emplois permanents et l'augmentation du niveau de collecte qui est passé de 218 millions de litres en 2008 à 314 millions en 2009, même s'il reste inférieur à l'objectif de 400 millions de litres». La politique de développement de cette filière stratégique suivie par le ministère, s'est également attaquée à d'autres facteurs déstabilisants comme le marché informel ou la concurrence de la poudre importée. Le ministre a indiqué lundi que «14.000 vaches laitières ont été importées par des éleveurs privés en 2009 contre 1200 en 2008, alors que près d'un millier de têtes ont été importées pour le seul mois de janvier 2010».