La France tient beaucoup à cette visite pour mettre un terme aux tensions géopolitiques et relancer les relations bilatérales. L'Elysée attend le signal d'Alger pour dérouler le tapis rouge au Président Bouteflika. «Nous attendons la visite du Président algérien Bouteflika, il est toujours le bienvenu», confie une source (un diplomate) proche de la présidence française. La même source précise que l'invitation du président Sarkozy est toujours d'actualité. «Cette visite n'a jamais été annulée, elle a été juste reportée», confirme-t-elle tout en formulant l'espoir qu'elle aura lieu au courant de cette année. La France tient beaucoup à cette visite pour mettre du baume à la relation entre les deux pays. «Nous n'avons toujours pas de réponse à cette visite. Nous attendons qu'Alger fixe la date et nous allons l'accueillir à bras ouverts», réitère-t-elle en guise de persuasion. Voulant briser la glace qui plombe les relations bilatérales, ce diplomate assure que le président Sarkozy affiche un grand intérêt pour l'Algérie. Preuve en est, il s'est rendu en Algérie juste après son élection en 2007. «Lors de cette visite on s'attendait à un nouvel élan dans la relation algéro-française, en vain», a-t-il regretté en faisant référence aux dossiers qui fâchent. Selon notre interlocuteur, la tradition dicte que c'est au tour du Président Bouteflika d'effectuer un déplacement officiel à Paris. «Le Président Bouteflika devait se rendre en France en 2008, mais la visite a été reportée», a-t-il rappelé sans pour autant s'étaler sur les raisons de ce report. Cependant, ce responsable, chargé du dossier Algérie, reconnaît la complexité de la situation. «Les relations algéro-françaises traversent une conjoncture difficile», a-t-il constaté. Il n'a pas omis de dire que Paris espérait que les relations connaîtraient un nouvel élan avec l'élection de Bouteflika a un troisième mandat, en vain. Mais, il y a un manque de visibilité. A la question de savoir s'il y a eu des prises de contact entre Alger et Paris, quelques jours avant la visite de Claude Guéant à Alger, notre interlocuteur a avoué, à demi-mot, l'absence de contact entre les deux pays. «Je tiens à souligner que les deux chefs d'Etat se sont rencontrés lors du sommet de Copenhague et se sont salués et échangé des propos devant les caméras de la télévision», a-t-il expliqué. La même source a également évoqué la visite que devait effectuer le ministre des Affaires étrangères, Bernard Kouchner, en Algérie durant le mois de janvier dernier, laquelle a été reportée à une date ultérieure. Revenant sur le classement de l'Algérie dans la liste noire qui a aggravé la crise, ce diplomate pense que les deux chefs d'Etat sont parfaitement conscients que cette relation est indispensable et ils ne peuvent mettre en péril les intérêts communs. Malgré la multiplication des dossiers, source de conflits, ce diplomate se montre optimiste quant à l'avenir des relations algéro-françaises. Interrogé sur les questions qui seront à l'ordre du jour de cette visite, notre vis-à-vis explique qu'il sera question des dossiers à caractère bilatéral et régional. Sur le plan bilatéral, il a cité l'accord de 1968 sur l'immigration, qui est en cours de révision, le dossier du diplomate Hasseni, et la coopération humaine et économique. Au plan régional, notre interlocuteur évoque le Sahara occidental, le processus de paix au Moyen-Orient et le dossier iranien. Autant de dossiers sur lesquels les deux présidents peuvent avoir, selon lui, une vision commune. Sachant qu'il est en perte de vitesse en Algérie, Paris tente de sauver la mise en déployant sa machine diplomatique pour regagner sa place de partenaire stratégique.