Les mesures contenues dans la loi de finances complémentaire 2009 ont eu un impact négatif sur l'économie française. «Notre souhait est de décrocher un marché impor-tant en Algérie dans le nouveau programme quinquennal», a exprimé un responsable chargé de la coopération économique à Bercy. Ce dernier admet la difficulté des Français à rivaliser avec les Chinois. «La concurrence est très rude vis-à-vis des Chinois», a-t-il avoué en recourant à des données chiffrées. «Notre part du marché a régressé à 15% en 2009 contre 22% en 2005», a-t-il précisé. Ces chiffres ne trompent pas sur la place de la France en Algérie, qui se rétrécit davantage au profit des autres pays comme la Chine. Le nouveau programme quinquennal de 150 milliards de dollars est un défi pour le gouvernement Fillon. «Nous avons établi une stratégie pour cibler les secteurs porteurs et décrocher des projets importants», a affirmé ce responsable du ministère français de l'Economie qui concède que la France a besoin de financements. Pour lui, ce problème ne se pose pas pour l'Algérie. «Même s'il y a la crise, l'Etat algérien n'a pas besoin de financements», a-t-il constaté. Preuve en est, justifie-t-il, la France avait programmé le financement de plusieurs projets avant de se rétracter. Ce responsable assure que le marché algérien constitue un potentiel important de financements. Interrogé sur le classement de la Coface qui a rétrogradé la position de l'Algérie. «La Coface est indépendante de l'Etat», a-t-il indiqué en expliquant que l'indicateur principal de la Coface est le crédit bancaire. Aussi, ce responsable n'a pas omis d'évoquer les dernières mesures économiques contenues dans la loi de finances complémentaire 2009. «L'Algérie a freiné ses importations», a-t-il relevé. Ces mesures, souligne-t-il, ont sérieusement affecté l'activité commerciale qui a été réduite de près de 40%. Un constat confirmé par les responsables de la Chambre de commerce de Marseille. «Ces décisions ont entraîné la fermeture de beaucoup d'entreprises», affirme un représentant de la Chambre qui active également en Algérie. Ce dernier, comme la plupart des opérateurs, n'a pas encore digéré ces mesures. «Nous n'avons pas le choix, nous sommes obligés de nous adapter», affirment différents opérateurs. Pour eux, l'interdiction de certains produits, l'introduction du Credoc et l'obligation d'associer un partenaire algérien compliquent davantage l'investissement. Tout en affichant un grand intérêt pour le marché algérien, les opérateurs avouent que ces mesures ne leur facilitent pas la tâche. Surpris, les opérateurs craignent d'être soumis à un nouveau règlement. Ils reprochent le manque de visibilité et de stabilité dans l'environnement économique algérien. Or, malgré ces difficultés, certains opérateurs continuent à développer leurs activités. C'est le cas d'ailleurs de BNP-Paribas. Cette institution bancaire compte développer davantage son réseau et ses services. «Nous allons atteindre les 70 agences au courant de cette année avec 100.000 clients», a déclaré un responsable chargé de la région du Maghreb au niveau de cette banque. Abordant le cas de la suspension du crédit à la consommation, ce responsable révèle que la banque étudie la possibilité de développer le crédit immobilier. «Nous envisageons de développer le crédit à l'immobilier», a-t-il assuré tout en précisant que les modalités ne sont pas encore arrêtées. Sur le cas de Cetelem, notre interlocuteur souligne que BNP-Paribas a transmis une demande auprès des autorités algériennes pour incorporer cette filiale dans son réseau.