Depuis plusieurs mois, le Gspc se lance dans de grandes opérations de blanchiment d'argent. Un groupe terroriste composé d'une trentaine d'individus, selon les estimations de témoins oculaires, a dressé un faux barrage, avant-hier, dans l'après-midi sur l'axe routier reliant Kadiria à Tizi Ghennif, dans la wilaya de Tizi Ouzou. Les automobilistes ont été surpris par ce barrage, inopinément dressé, et par l'importance du nombre du groupe armé. Celui-ci, armé d'armes automatiques et de fusils de chasse, a procédé au racket systématique des citoyens qui revenaient du marché hebdomadaire de la daïra de Kadiria. Après avoir délesté les citoyens arrêtés à ce faux barrage, les terroristes ont pris la direction des maquis conduisant au massif Beggas, qui mène au massif de Sidi Ali Bounab, emportant argent, or, et tout ce qui avait de la valeur. Les victimes de ce racket ne pouvant que constater les dégâts. Selon certains témoignages concordants, au moins trois terroristes notoires auraient été formellement reconnus comme des enfants de la ville de Lakhdaria et recherchés par les services de sécurité depuis plusieurs années. Il s'agit de Hocine Lakhal, Redouane Boutou et Ali Haddache, tous originaires de Ghadioua à Lakhdaria. Cet axe, lieu du racket, à cheval entre Bouira et Tizi Ouzou continue de connaître des incursions épisodiques de la part des hommes de Hassen Hattab. Situé à quelques kilomètres des fiefs boisés et inexpugnables de Sidi Ali Bounab, il permet des attaques surprise et un rapide repli, tout en prémunissant les groupes armés des interventions des services de sécurité, qui sont repérés de loin par des éclaireurs postés sur un «mirador». Selon les informations obtenues, le groupe, auteur du racket, est celui appelé «Phalange El Farouk» du Gspc dirigé par Mehdi Younès, originaire de Lakhdaria, et qui, au fil des années, est devenu un des lieutenants de Hassan Hattab, émir national du groupe salafiste pour la prédication et le combat, notamment, après l'éviction de Hassan Djabri, puis son «effacement» au profit de chefs de guerre plus entreprenants. Depuis plusieurs mois, le Gspc se lance dans des grandes opérations de blanchiment d'argent et de (re)financement. Hormis le racket utilisé systématiquement à Bouira, Tizi Ouzou et Béjaïa, de vastes opérations d'investissement sont lancées aux limites est de la wilaya de Boumerdès, notamment dans les secteurs de de l'agriculture, de l'immobilier, du transport et de l'importation de produits de large consommation. On se demande à quoi rime cette politique «à long terme», lancée au moment même où le Gspc connaît une saignée très importante, due à la poussée antiterroriste des services de sécurité, notamment dans les massifs de Tikjda, Jijel, etc. Ce qui a poussé des phalanges entières à émigrer loin de leur fief traditionnel (Takhoukht, Mizrana, Sidi Ali Bounab et l'Akfadou). Il est certain que le Gspc traverse une période «noire» de son aventure politico-thélogico-criminelle, et il y a fort à parier que les prochains mois seront déterminants quant à la nouvelle mutation à laquelle le commandement procédera.