Plus de 223.000 nouveaux stagiaires ont rejoint aujourd'hui leurs établissements. La formation professionnelle risque de connaître une reprise des classes agitée. La rentrée 2009-2010, de la session de février, intervient dans un contexte marqué par une série de contestations sociales ayant touché plusieurs départements, à l'image de ceux de l'éducation et de la santé. Le département de la formation professionnelle ne déroge pas à la règle. En dépit des efforts consentis par le secteur afin d'améliorer la situation des stagiaires et celle des travailleurs, il n'en demeure pas moins qu'il fait face à plusieurs problèmes. Les travailleurs de la formation professionnelle ont observé récemment un sit-in au niveau de la direction de la formation professionnelle de la wilaya de Tizi Ouzou, à l'appel du Snapap. Les travailleurs du secteur exigent l'amélioration de leur situation socioprofessionnelle et l'augmentation des salaires. Le Snapap menace également de recourir à une série de protestations dans les jours à venir si leurs revendications ne sont pas satisfaites. C'est ce qui est également prévu du côté des stagiaires. Ces derniers se plaignent d'abord du montant de leur bourse jugé insignifiant. Dans ce sens, il convient de rappeler que la promesse relative à l'augmentation de la bourse des stagiaires à hauteur de 3000 DA n'a toujours pas été matérialisée par le ministère de la Formation et de l'Enseignement professionnels. Pourtant, le ministre du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale, Tayeb Louh, a affirmé, à quelques jours seulement de l'élection présidentielle de février 2009, lors du Salon national de l'emploi, que les stagiaires des centres de formation professionnelle bénéficieront d'une bourse d'études de 3000 DA. «Cette mesure sera un moyen d'inciter nos jeunes dont l'âge varie entre 16 et 20 ans, d'entreprendre une formation dans un centre de formation professionnelle», a-t-il précisé. Cinq mois plus tard, en juillet 2009, le premier responsable du secteur, El Hadi Khaldi, a soutenu une thèse différente. Il affirme, lors d'une table ronde organisée au Forum d'El Moudjahid, que pour les apprentis des niveaux de technicien et technicien supérieur, les bourses sont estimées à 4050 DA. Pour les autres stagiaires, elle atteindra, toujours selon le ministre, 500 DA par mois, c'est-à-dire 1500 DA/trimestre. A ce problème s'ajoutent les conditions dans lesquelles les apprentis poursuivent leur formation. Tout porte à croire que les moyens mis à leur disposition ne permettent pas un bon apprentissage notamment sur le plan opérationnel. Ces conditions difficiles ont été souvent dénoncées. Ce sont plus de 223.000 nouveaux stagiaires qui rejoindront aujourd'hui les établissements de la formation professionnelle au niveau national au titre de la rentrée 2009-2010, session de février. Un accroissement de 29% de l'effectif par rapport à la rentrée de février 2009, a-t-il été constaté. Ces nouveaux stagiaires sont pour 85.000 d'entre eux en résidentiel. 80.000 sont en formation par apprentissage. N'oublions pas les 20.000 femmes au foyer qui poursuivent une formation. Le ministère de la Formation professionnelle a prévu, au cours de cette rentrée, de diversifier l'offre de la formation sur le plan qualitatif. En effet, le programme pédagogique compte 229 spécialités dont 3 nouvelles, telles que l'informatique, option administration et la sécurité des réseaux. Le développement de la formation en cours du soir et la formation par apprentissage représentent également une priorité dans la politique du secteur. Il prévoit d'atteindre dans un futur proche un taux de 70% de l'effectif dans ce dernier mode de formation. Le mode de formation par apprentissage se fait en alternance et se caractérise en grande partie par des cours pratiques au niveau des entreprises économiques, ce qui facilite l'insertion professionnelle des apprentis, de l'avis d'un responsable du ministère.