«J'ai décidé que l'année 2010 sera celle du redémarrage de ma carrière», nous confiera cet artiste déluré. Infatigables, Hichem Mesbah, accompagné de son frère Yacine et ses acolytes Athmane Bendaoud et le musicien Khalil, viennent de clôturer une tournée nationale qui les a menés à l'est du pays. C'est dans une salle Ibn Zeydoun comble que les comédiens des Folies Berbères se sont produits les 26 et 27 février derniers. Si Yacine Mesbah jouera prochainement le rôle d'un homme d'affaires véreux dans le prochain film de Bachir Derraïs. Le commissaire Llob, Hichem lui, entamera bientôt une nouvelle carrière dans le cinéma. Il nous en parle dans les coulisses d'Ibn Zeydoun... L'Expression: Un mot sur le retour de votre spectacle Les Folies Berbères à Alger après votre dernière apparition sur les planches d'Ibn Zeydoun en 2006. Hichem Mesbah: Ce n'est pas un retour. On sent le besoin, comme un ancien footballeur quand il rechausse ses chaussures et ses tenues de foot, quand on sent le besoin de se ressourcer à Alger c'est automatiquement Ibn Zeydoun qu'on choisit comme salle pour que se produire Les Folies Berbères. Comme si c'était une nouvelle répétition pour un nouveau spectacle. Cela ne prend pas une ride. Vous avez vu le public d'aujourd'hui, comme d'habitude. C'est comme si, quand il y a malheur, il y a bonheur. On sent le moment opportun quand il faut revenir pour donner du bonheur aux gens. On le ressent ensemble avec le public. Entre une ou deux «Imara» de Hadj Lakhdar on revient donc vers ses premiers amours, Les Folies Berbères... Oui pour me reconfirmer à moi-même qu'on est des comédiens polyvalents. Qu'on passe de téléfilms au cinéma, du théâtre aux leçons de théâtre, je n'ai pas de limite. Je ne choisis pas mes rôles. Je n'ai pas de préférence pour les rôles. Même l'animation, disons est un rôle pour moi. Je n'ai pas envie de vieillir. J'ai envie de croquer tout ce qui arrive. J'ai envie de rester jeune dans la création. Alors non, je ne refuse rien. Je donne une couleur à mon rôle tout le temps. Que ce soit Imarat Hadj Lakhdar ou Les Folies Berbères, pour moi c'est un nouveau jour.. Justement, on croit savoir que vous avez une actualité riche. Vous allez tourner dans pas mal de films prochainement... Oui. Vous avez été présente avec moi dans plusieurs rencontres cinématographiques. Oui, effectivement, grâce au court métrage de Khaled Benaïssa, Sektou dans lequel je joue, j'ai beaucoup voyagé et pris part à de nombreux festivals, on a fait des rencontres avec des metteurs en scène, des réalisateurs marocains, tunisiens, espagnols, égyptiens etc. Et donc un producteur-réalisateur marquant va me distribuer. Il s'agit de Mohamed Nadif qui me distribuera dans son film Andalousie mon amour dont le tournage commencera au mois de mai. J'ai un des rôles principaux dans ce film. C'est du casting. Moi je crois beaucoup aux auditions et aux castings. Je jouerai aussi dans le prochain long métrage de Mahmoud Zemmouri qui va aussi se dérouler, je pense au Maroc. Il me voit dans l'un de ces rôles. J'ai décidé que 2010 sera mon année. Pour le classique, c'est arrêter la cigarettes, mais pour du sérieux, je me suis fixé un objectif quant à ma carrière professionnelle. 2010 sera l'année de mon démarrage vers une carrière je l'espère prometteuse. Je pense que c'est l'âge. Des gens, des amis et journalistes me demandent, c'est quand le monologue ou le one man show? Je réponds: Non! Car j'ai peur de vieillir. Pour moi, un monologue me fait vieillir. C'est la fin d'une carriere. 2010 je me suis dit, c'est le départ d'une carrière. Je vais rajeunir de 20 ans, allez! Et vous comptez rajeunir de quelle façon? Dans la création. On attaque un nouveau spectacle, Yacine et moi. C'est le big projet et big challenge. Il faut élever la barre. Ce sera un spectacle très identitaire qui portera sur les valeurs algériennes. Vous savez, nous avons perdu les chonsonnetes style Ya hdjinjel ya mjenjel, ya khiyata ya myata etc, ainsi que les contes de notre enfance qui faisaient notre histoire. On a envie de revenir à l'âge de 5 ans pour raconter aux gens comment c'était l'Algérie avant. Donc, la troupe des Folies Berbères compte revenir avec un nouveau spectacle... Oui. Vous avez vu aujourd'hui comment on a pris le temps de jouer artistiquement parlant, car le spectacle est rodé et on le vit depuis des années. L'Oref nous a offert une tournée à l'Est. C'était positif, il y avait beaucoup de monde. Je crois qu'on va redémarrer vers l'Ouest. On a demandé à jouer surtout dans les petits villages. Il faut aller vers les gens qui n'ont pas l'occasion d'aller voir des spectacles. Il faut qu'on aille là-bas. C'est mon souhait.